pixel

Un appui européen stratégique renforce Zelensky à la veille de son entretien avec Trump

Date:

Pages jaunes
Trans Afrique

En traversant Halifax samedi, simple halte sur la route de la Floride, Volodymyr Zelensky n’a pas seulement marqué une pause. Il a reçu un appui européen stratégique, renforcé par le soutien du Canada, un signal politique fort envoyé depuis cette ville portuaire tournée vers l’Atlantique.

Et cet appui, affiché avec insistance, résonne comme un rempart symbolique à la veille d’un face-à-face crucial avec Donald Trump. Ainsi, avant même d’atteindre son véritable lieu de rendez-vous, le président ukrainien s’est vu rappeler que son combat dépasse les frontières de son pays et engage une vision plus large de l’équilibre international.

Dans la nuit de vendredi à samedi, juste avant le départ du président ukrainien, des frappes russes massives ont frappé Kiev et sa région. Elles ont fait deux morts, une quarantaine de blessés. Et surtout, elles ont plongé plus d’un million de foyers dans le noir.

Ces nouvelles frappes prouvent que la Russie « ne veut pas mettre fin à la guerre », a dénoncé M. Zelensky. Et son ton, cette fois, ne laissait aucune place au doute.

Plus tard, lors d’une visioconférence entre Volodymyr Zelensky et les principaux dirigeants européens, Emmanuel Macron a réagi à son tour.

Il a affirmé que ces attaques révèlent « le contraste entre la volonté de l’Ukraine de construire une paix durable et la détermination de la Russie à prolonger la guerre qu’elle a déclenchée il y a près de quatre ans ». Ainsi, il oppose clairement les deux trajectoires. Et il renforce son message politique.Et son message visait clairement à resserrer les rangs européens.

– L' »intégrité territoriale de l’Ukraine » –

Les pays européens, le Canada, l’UE et l’Otan ont profité de cet échange pour assurer M. Zelensky de « leur plein soutien » avant sa rencontre prévue le lendemain avec le président américain, a indiqué le chancelier allemand Friedrich Merz. Et ce message collectif visait clairement à renforcer son mandat diplomatique.

Ce dernier a assuré que les efforts des Européens et du Canada pour « une paix durable et juste en Ukraine » seraient menés « en étroite coordination avec les États‑Unis ». Une manière de rappeler que le front occidental entend avancer d’un seul bloc.

« Nous saluons tous les efforts qui mènent à notre objectif commun : une paix juste et durable qui préserve la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine », a renchéri la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Et son intervention a renforcé l’idée d’un soutien européen sans ambiguïté.

Le Premier ministre canadien Mark Carney, de son côté, a rappelé en accueillant M. Zelensky en Nouvelle‑Écosse qu’une « paix juste et durable » en Ukraine ne pourrait voir le jour qu’avec « une Russie prête à coopérer ». Et son avertissement sonnait comme un rappel des limites diplomatiques du moment.

« Nous devons mettre fin à cette guerre, et pour cela, nous avons besoin de deux choses : exercer une pression sur la Russie et apporter un soutien suffisamment fort à l’Ukraine », a plaidé le président ukrainien. Et son appel sonnait comme un rappel urgent des priorités du moment.

– Kiev avance sous contrainte –

Volodymyr Zelensky doit s’entretenir avec M. Trump au sujet de « questions sensibles » : le sort du bassin minier du Donbass, dans l’est de l’Ukraine, et les garanties de sécurité occidentales pour Kiev. Et ces discussions s’inscrivent dans le cadre du plan américain censé ouvrir la voie à une fin du conflit.

Et ce, après que la capitale ukrainienne et ses environs ont été visés, dans la nuit de vendredi à samedi, par au moins 519 drones et 40 missiles. L’armée de l’air affirme en avoir neutralisé 474 et 29. Une attaque d’ampleur qui a rappelé la pression constante exercée par Moscou.

Ces frappes, comme les précédentes, ont ciblé des infrastructures énergétiques. Et elles rappellent que Moscou continue de frapper les points vitaux du pays.

Conséquence, a déploré la compagnie d’électricité DTEK, plus d’un million de foyers ont été privés de courant. Et cette coupure massive illustre la vulnérabilité persistante du réseau ukrainien.

Dans le même temps, le ministère russe de la Défense a assuré que plus de 230 drones ukrainiens avaient été abattus samedi au‑dessus du territoire russe. Ainsi, Moscou met en avant sa capacité de défense. Et elle cherche à imposer son récit.Une annonce destinée à montrer que Moscou reste en position de riposte.

L’armée russe, qui a accéléré ses avancées ces derniers mois, a également revendiqué la prise de Myrnograd, dans l’oblast de Donetsk, ainsi que celle de Gouliaïpolé, dans la région de Zaporijjia. Une double annonce destinée à montrer que Moscou poursuit sa progression sur plusieurs axes du front.

– « Je pense que ça se passera bien » –

Volodymyr Zelensky et Donald Trump doivent évoquer en Floride le plan américain présenté par Washington il y a près d’un mois. Le président ukrainien en a dévoilé cette semaine une nouvelle mouture, retravaillée après d’âpres négociations avec Kiev. Une étape décisive alors que les discussions entrent dans une phase plus délicate.

La nouvelle version acte un gel du front sur les positions actuelles. Elle ne répond pas, pour l’instant, aux revendications territoriales de la Russie, qui contrôle près de 19 % du territoire ukrainien. Ainsi, le statu quo s’installe. Et l’incertitude demeure.Et ce flou laisse planer de fortes incertitudes sur la suite des négociations.

Le nouveau document marque un virage. Il abandonne deux exigences majeures du Kremlin : le retrait des forces ukrainiennes de la région de Donetsk et un engagement légal de Kiev à ne jamais rejoindre l’Otan. Ainsi, Moscou revoit sa ligne rouge. Et le rapport de force se déplace. Un changement qui modifie sensiblement le cadre des discussions.

– La marge de compromis se réduit –

Dans ces conditions, la validation de l’accord par Moscou paraît improbable. Le vice‑ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, a accusé vendredi Kiev et ses alliés européens de vouloir « torpiller » les négociations et a appelé à revenir aux ententes antérieures, faute de quoi « aucun accord ne pourra être conclu ». Une mise en garde qui ferme encore un peu plus la porte à un compromis.

Vladimir Poutine a haussé le ton samedi. Selon lui, si Kiev refuse une solution pacifique, Moscou « réglera le problème par la voie militaire ».
Ainsi, le Kremlin pose un ultimatum clair. Et désormais, la confrontation semble se rapprocher. Une menace explicite qui a immédiatement ravivé les tensions autour du dossier ukrainien.

Volodymyr Zelensky « n’a rien tant que je ne donne pas mon accord », avait averti la veille Donald Trump. Il avait ajouté : « Je pense que ça se passera bien avec lui. Je pense que ça se passera bien avec Poutine », avec lequel il prévoit de s’entretenir « bientôt ». Une déclaration qui a immédiatement pesé sur les attentes entourant la rencontre.

Source: Agence France-Presse

- Pub -
Pages jaunes

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Partager :

spot_imgspot_img

Populaires

Dans la même catégorie
Associé

Un tête‑à‑tête décisif en Floride : Zelensky face à Trump pour un échange crucial

Un tête‑à‑tête décisif en Floride attend Volodymyr Zelensky et...

Cadre global pour la paix : le plan américain en 20 points pour l’Ukraine

Volodymyr Zelensky, président de l’Ukraine, a présenté un cadre...

Gel du front en Ukraine : Washington revoit son plan de paix

Gel du front en Ukraine : Volodymyr Zelensky a...

L’Ukraine perd une ville de l’est, la Russie revendique une nouvelle avancée

Mardi, l’armée ukrainienne a confirmé son retrait de Siversk....