pixel

RDC: le M23 juge « inopportun l’appel » de la France à rouvrir l’aéroport de Goma

Date:

Pages jaunes
Trans Afrique

Réouverture de l’aéroport de Goma contestée par le M23. Vendredi, le groupe armé qui tient la ville a rejeté l’appel d’Emmanuel Macron. Le président français souhaite relancer les vols humanitaires. Mais le M23 refuse toute initiative sans son accord.

Ce refus n’est pas qu’un désaccord logistique : il incarne une rupture politique. Le M23 accuse Paris d’ignorer les réalités du terrain et de s’aligner sur des « lobbies humanitaires » qu’il juge complices du chaos.

Dans cette région meurtrie, chaque mot pèse lourd. Et chaque initiative étrangère devient un test de souveraineté.

Jeudi, Emmanuel Macron a annoncé la réouverture prochaine de l’aéroport de Goma. Objectif : relancer les vols humanitaires. Le cadre : une conférence internationale à Paris sur la crise dans l’est de la RDC.

Mais sur le terrain, le M23, soutenu par Kigali, contrôle Goma depuis janvier et Bukavu depuis février. Et la France n’a pas d’emprise directe.

L’aéroport a été le théâtre de violents affrontements. Depuis, il reste fermé. Et pourtant, il devrait permettre l’arrivée rapide de l’aide humanitaire. Notamment des médicaments essentiels. Mais rien ne bouge.

Le M23 n’était pas convié à Paris. Vendredi, son porte-parole Lawrence Kanyuka a rejeté l’appel français. Il juge « inopportun » la réouverture de l’aéroport de Goma. Le mouvement armé dénonce une décision unilatérale. Et rappelle qu’il contrôle la zone.

Le M23 fixe ses conditions. Toute initiative doit passer par Doha. Le groupe armé insiste : seule la médiation qatarienne est légitime. Et toute démarche extérieure est jugée hors cadre.

– Tensions persistantes autour de Goma –

Les autorités de Kinshasa et le M23 ont signé en juillet à Doha une déclaration de principe en faveur d’un « cessez-le-feu permanent », à la suite d’un accord de paix signé entre la RDC et le Rwanda fin juin à Washington. Les deux initiatives n’ont pas mis fin aux combats jusqu’à présent.

Jeudi, le chef de la diplomatie rwandaise, Olivier Nduhungirehe, avait déjà accueilli avec scepticisme l’annonce du président français.

« Paris ne peut rouvrir un aéroport, puisque les premiers concernés ne sont pas là », avait réagi, en référence au groupe armé M23, autorité de fait à Goma.

Des responsables humanitaires ont également exprimé leurs doutes quant à cette possible réouverture, et souligné que la voie terrestre reste vitale pour l’acheminement de l’aide dans les zones M23.

À l’issue de la conférence de Paris jeudi, la France a annoncé une aide internationale de plus d’1,5 milliard d’euros et l’ouverture de couloirs sécurisés pour acheminer de l’aide aux civils en RDC et dans ses pays voisins.

Il n’y a « plus d’urgence humanitaire » dans les zones contrôlées par le M23, a estimé le groupe armé dans son communiqué.

Après la prise de Goma en janvier, le M23 avait ordonné aux déplacés établis en périphérie de la ville de rentrer chez eux, et vidé en quelques jours les camps de fortune où s’entassaient des centaines de milliers d’entre eux dans des conditions désastreuses.

Le M23 « exhorte la France à ne pas tomber victime des lobbies humanitaires qui se sont enrichis sur le dos des anciens déplacés aux environs de la ville de Goma », a déclaré son porte-parole, sans préciser quelles sont les organisations visées.

« Ces mêmes organisations ont malheureusement contribué à la survie de groupes armés », a-t-il ajouté.

Source: Agence France-Presse

- Pub -
Pages jaunes

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Partager :

spot_imgspot_img

Populaires

Dans la même catégorie
Associé

À l’ombre des milices et des jihadistes : le nord-est ivoirien entre vigilance et résilience

Après Dieu, c’est l’armée. Elle veille, elle protège. Grâce...

Pretoria dénonce un récit de persécution blanche discrédité dans la politique migratoire américaine

Vendredi, Pretoria a lancé une offensive diplomatique inhabituelle contre...

Les Etats-Unis et le Royaume-Uni retirent leur personnel non-essential du Mali

Retrait diplomatique en cascade au Mali. Les camions ne...

Trump dénonce « une menace existentielle » pour les chrétiens au Nigeria

Vendredi, depuis Washington, Donald Trump a dénoncé une tragédie...