Prédictions de Jean-Pierre Bekolo, auteur et réalisateur camerounais qui avait critiqué la candidature de Biya pour la présidentielle 2025. Il y voit un nouveau Noso.
A quelques jours seulement de la proclamation des résultats de la présidentielle, des tensions sont perceptibles dans certaines villes. Où des appels en faveur de la restitution du vote du peuple affluent. Dans un tel contexte, chacun y va de ses prédictions. C’est le cas de l’auteur et réalisateur camerounais qui tance le régime.
«Dès le lundi 27 octobre, à la suite de la publication des résultats des élections du 12 octobre. Ou même avant, en cas de tentative d’arrestation d’Issa Tchiroma. Les Camerounais doivent s’attendre à l’ouverture d’un nouveau maquis dans les trois régions de l’Adamaoua. Du Nord et de l’Extrême-Nord. La guerre de L’A.N.E (Adamaoua-Nord-Extrême-Nord) », prévient Jean Pierre Bekolo.
Traditions guerrières
Selon l’auteur camerounais, « une guerre qui risque d’éclater très vite, au vu des traditions guerrières ancestrales de ces régions. Une guerre qui ne manquera pas de troupes, compte tenu de la forte démographie locale. Une guerre dont les combattants disposeront de trois pays de repli. Et de ravitaillement : le Nigeria, le Tchad et la Centrafrique ».
Jean Pierre Bekolo affirme que « le financement de cette guerre viendra à la fois des fortunes régionales. Dont l’influence s’étend bien au-delà des régions du Nord. Mais aussi des autres régions et aussi de la diaspora camerounaise. Désormais largement acquise à la cause d’Issa Tchiroma ».
Pour lui, « cette guerre pourrait être fulgurante, car au sein même de l’armée camerounaise. Des factions risquent de se désolidariser d’une armée nationale qui ressemblera de plus en plus à une armée tribale. Dominée par les ressortissants de la région de Paul Biya ».
Manifestations pacifiques
Il va plus loin en soutenant que « ce conflit ne sera pas localisé. Les volontaires potentiels sont présents dans toutes les grandes villes du pays. Et exercent des métiers facilement militarisables. Conducteurs de moto-taxis ou gardiens de nuit, entre autres .Cette nouvelle guerre du Noso trouvera peut-être sa fin grâce à de nouveaux héros. Porteurs d’un discours simple : celui de stopper les démons de la division ».
Avant de conclure : « À tous les va-t-en-guerre, je souhaite une bonne guerre. Que le meilleur ne gagne pas forcément. Mais que triomphe celui qui défend la cause la plus juste et la plus bénéfique pour le Cameroun. Bonne Guerre !»
La crise anglophone a commencé en novembre 2016 par des manifestations pacifiques, accompagnées de revendications de réformes. Portées notamment par des avocats, des étudiants et des enseignants. Fin 2017, la situation a dégénéré en conflit armé. Durant la période étudiée dans ce rapport (octobre 2020-octobre 2021), la violence a continué. Avec des pics observés au début et au milieu de l’année 2021.
















