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Poubelles débordantes : Douala au bord de l’asphyxie

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Depuis plusieurs semaines, les poubelles envahissent carrefours et routes de Douala. Entre odeurs insupportables, risques d’accidents et impacts sur les activités, habitants et usagers subissent une situation devenue préoccupante.

Depuis plusieurs semaines, les poubelles débordent aux carrefours et le long des grandes routes de Douala. Avant Noël, pendant les fêtes et même après, les tas d’ordures n’ont cessé de grossir. À certains endroits, ils ont fini par envahir la chaussée, obligeant piétons, motos et voitures à se partager un espace déjà étroit.

Au lieu-dit Bao, sur l’axe Bépanda–Bonamoussadi, les déchets ont atteint un volume comparable à une montagne . Les piétons n’ont plus de trottoir. Ils marchent directement sur la route, frôlant les motos et les taxis. Une mère de famille raconte marcher ici chaque matin avec ses enfants. « On n’a pas le choix. Les poubelles ont pris toute la place. On risque l’accident chaque jour », souffle-t-elle, visiblement inquiète.

La situation est la même à Logbaba, dans Douala 3eme, près des rail et en bordure de la route.  Les odeurs sont fortes, surtout en journée, sous le soleil. Pour les riverains, vivre à côté de ces dépotoirs est devenu un calvaire. « On mange avec les odeurs, on dort avec les mouches », explique un habitant. « Même la nuit, c’est difficile de respirer. »

Face à l’accumulation des déchets, certains riverains tentent de se débrouiller eux-mêmes. Ils mettent le feu aux ordures pour réduire le volume. Mais cette solution improvisée crée un autre problème. Une fumée épaisse s’élève en permanence, couvrant la route d’un brouillard gris. Les conducteurs ralentissent, parfois brusquement.  « On ne voit presque rien quand ça brûle », se plaint un mototaximan. « C’est dangereux, surtout le soir. »

Non loin de ces poubelles, des restaurants et des tourne-dos continuent pourtant de fonctionner. Certains clients s’installent malgré tout, habitués à la situation. D’autres préfèrent commander à emporter. « Avant, on était toujours plein », confie une restauratrice. « Aujourd’hui, beaucoup de clients ne veulent plus manger ici à cause des odeurs. » Son voisin parle même d’une baisse importante de son chiffre d’affaires.

Douala : Au cœur du désordre urbain

D’autres tirent profit de la situation

Dans ce décor peu reluisant, d’autres tirent profit de la situation. Les fouilleurs de poubelles passent régulièrement, fouillant les sacs à mains nues. Ils cherchent du plastique, du métal ou tout objet revendable. L’un d’eux explique faire cela pour survivre. « Quand les poubelles débordent, on trouve plus de choses », dit-il, conscient des risques pour sa santé.

Entre nuisances, dangers et débrouillardise, ces poubelles devenues omniprésentes racontent une ville sous pression. Pour les habitants, la situation n’est plus seulement une question de salubrité, mais de sécurité et de dignité. Beaucoup attendent une réaction rapide des autorités. « On ne peut pas continuer comme ça », résume un riverain. « La ville étouffe!. »

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