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Port de Douala : Des magouilles autour du riz

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Pourtant exempt des contrôles phytosanitaires par avis N° 39 du 12 mars 2012, du Comité consultatif d’orientation du port autonome de Douala, cette denrée de première nécessité fait l’objet de la convoitise de la Régie phytosanitaire du port de Douala. 

Alors, ce qui se passe actuellement à la Régie phytosanitaire et sanitaire du port de Douala (RPS) dérange les opérateurs économiques de la filière. Et plus particulièrement les sociétés de traitement phytosanitaire qui interviennent sur le traitement des marchandises, à l’import et à l’export.

Le riz n’était pas concerné

Selon certaines informations recoupées dans l’enceinte portuaire, il y a un grand problème sur le riz. En effet, nous explique une source bien introduite, en 2012, le Synsthar-Phyto, un syndicat bien connu dans les milieux portuaires et qui lutte pour l’assainissement du secteur phytosanitaire s’est engagé dans le processus d’homologation des tarifs des services phytosanitaires pour la santé financière des opérateurs de la filière. Ce syndicat avait alors pris les dispositions de présenter un compte d’exploitation des sociétés de traitement lors du processus d’homologation qui commence au niveau des comités consultatifs d’orientation du port autonome de Douala, pour pouvoir approuver des tarifs. Dans les 16 postes tarifaires présentés par le Synsthar-Phyto, 15 vont être validés et le riz exclu.

Suivant les mêmes sources, le processus a été mis en place. Et dans les propositions tarifaires présentées pour examens, le riz n’était donc plus concerné. Sur les 15 postes, le comité consultatif a donné son avis. Le document a été transmis à l’administration générale du Port autonome de Douala qui va saisir le conseil d’administration pour résolutions lors de sa 99ᵉ session, en 2013. Après, le conseil d’administration, le Synsthar-Phyto va saisir l’autorité compétente qu’est l’APN en matière d’homologations des tarifs des services portuaires qui va rendre publique la décision d’homologation le 22 mars 2019. Dans le document portant homologation des tarifs des contrôles phytosanitaires, l’avis n° 39 avait exclu le poste tarifaire concernant le riz. En clair, le riz importé ne subit pas de tarif, étant un produit de grande consommation.

14 500 tonnes de riz contrôlées à près de 10 millions Fcfa

Le Synsthar-Phyto devrait donc se retrouver avec les importateurs du riz, pour s’entendre à un prix consensuel, en attendant la réintroduction du riz dans le circuit d’homologation.. Seulement, au terme de nos enquêtes, la Régie phytosanitaire fait des facturations sur les importations du riz. « Aujourd’hui, vous trouverez que, par exemple, vous avez 14 000 tonnes de riz, à la Régie phytosanitaire, vous payez près de 10 millions Fcfa. Qui sont reversés au PAD sur les redevances variables. Que le PAD n’a pas encore homologué pour leurs propres comptes, conformément aux textes en vigueur du conseil d’administration du Pad du 17 octobre 2017. .C’est un vice de forme. On ne sait pas pourquoi le Port de Douala bafoue les règles du jeu. La régie phytosanitaire veut gagner et asphyxier les importateurs de riz qui, à défaut de suspendre l’approvisionnement, vont faire la surenchère, et c’est le pauvre qui va subir. Cette situation met mal à l’aise les acteurs de la filière riz », a dit sous cape un opérateur économique.

Aussi, un danger a été signalé par certaines sources douanières, qui nous révèlent la découverte des munitions enfouies dans le riz, dans les cales de bateau, il y a de cela près de 8 mois et qui étaient soumis à l’inspection par les administrations concernées. Une situation qui met encore en mal la sécurité alimentaire. « Le riz et les munitions ne font bon ménage avec les denrées alimentaires soumises à la consommation. Elles n’ont aucune place là-bas », nous explique un expert phytosanitaire.

Chantage permanent

Approché, aucun membre du Synsthar-Phyto n’a voulu commenter cette affaire. Leur président nous a plutôt servi une lettre de dénonciation des dysfonctionnements au Poste de Police Phytosanitaire du Port Autonome de Douala-Bonabéri : « Le Syndicat national des sociétés de traitements, d’hygiène, d’assainissement et des revendeurs du Matériel Phytosanitaire (SYNSTHAR-PHYTO), a été informé par la société OBT SHIPPING CAMEROUN SA, d’un traitement phytosanitaire de riz de quatorze mille cinq cents (14 500) tonnes attribuées à la société PREST MANAGEMENT, qui, en date du 24 novembre 2025, nous adresse une déclaration de traitement phytosanitaire». Aussi, « nous sommes en permanence, Monsieur le Directeur Général, submergés par les plaintes à répétition venant des donneurs d’ordres, tout particulièrement des importateurs du riz, des armateurs etc. ces plaintes portent sur les points suivants : – Des sommes d’argent leur sont exigées lors des inspections sur les navires et ceci, en marge de la règlementation – Chantage permanent à l’égard des importateurs lors des inspections avec la menace de refouler leurs cargaisons sous le prétexte de motifs fallacieux : moisissures sur les parois des cales des navires contenant les denrées, présence de la rouille à certains endroits de la cale des navires. », peut-on lire..

Le même courrier a été envoyé aux autorités de Yaoundé.

Affaire à suivre donc

La dénonciation
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