Au lendemain du premier tour, marqué par la réélection d’Alassane Ouattara pour un quatrième mandat, la tension s’est accentuée à Abidjan. Mardi, l’opposition convoquée en Côte d’Ivoire a vu plusieurs de ses figures appelées par la police. Le pouvoir resserre l’étau, installe un climat de défiance et verrouille les institutions. En réponse, les partis visés ont réaffirmé leur présence politique, comme un acte de résistance.
Le climat préélectoral en Côte d’Ivoire était sous haute tension. Les signes de crispation étaient visibles bien avant le jour du vote.L’opposition dénonçait l’exclusion de Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam. Elle appelait à manifester. Le pouvoir a interdit ces rassemblements, invoquant des risques de troubles à l’ordre public.
Mardi, le procureur d’Abidjan a révélé la découverte d’armes de guerre. Elles étaient détenues par des individus liés à la marche interdite du 11 octobre. Parmi eux, des membres présumés du service d’ordre du PPA-CI, parti de Laurent Gbagbo.
Le même jour, la préfecture de police d’Abidjan a convoqué une dizaine de cadres du PPA-CI. Le parti affirme ne pas connaître les raisons de cette convocation.
Le même jour, la police criminelle a convoqué plusieurs responsables du PDCI, le parti de Tidjane Thiam. Le motif reste inconnu, selon l’un d’eux cité par l’AFP.
Le jour de la présidentielle ivoirienne, des heurts ont éclaté dans plusieurs localités du sud et de l’ouest.
À Nahio, dans le département d’Issia, un groupe d’individus a bloqué l’accès à la sous-préfecture pour empêcher le vote. Des affrontements ont suivi. Bilan : trois morts et 19 blessés, selon le procureur d’Issia mardi soir.
Depuis mi-octobre, onze personnes ont perdu la vie en marge du processus électoral. Cinq sont mortes le jour du scrutin — sept selon l’opposition.
– La vie reprend son cours –
Les Ivoiriens restent prudents en période électorale. Ces moments ont souvent dégénéré en crise. Le scrutin de 2010-2011 a causé environ 3 000 morts. Celui de 2020 en a fait 85.
Ce weekend, les rues étaient presque vides. Certains bureaux de vote sont restés déserts. De nombreux habitants ont estimé que le scrutin était “joué d’avance”, selon l’AFP.
Mardi, la vie a repris en Côte d’Ivoire. À Abidjan, l’activité économique a redémarré.
Lundi, la circulation a repris dans plusieurs quartiers. Les commerces fermés samedi, jour du vote, ont rouvert.
La Commission électorale indépendante a réélu Alassane Ouattara lundi pour un quatrième mandat. Il a obtenu 89,77 % des voix, selon les résultats provisoires de la CEI.
Le score est écrasant, mais la participation dépasse à peine 50 %. L’absence des figures de l’opposition, exclues par des décisions de justice, en est l’une des causes principales.
Environ 8,7 millions d’électeurs étaient attendus aux urnes. L’enjeu était national, la mobilisation incertaine. Le nord, bastion du pouvoir, a enregistré une forte participation. Le sud et l’ouest, fiefs de l’opposition, ont largement boudé le scrutin.
Source: Agence France-Presse
















