L’un des véritables symboles de la lutte pour le changement au Cameroun, Anicet Ekane, s’est éteint lundi, 1er décembre 2025 à Yaoundé.
Anicet Ekane n’est plus. Le président du Manidem est décédé ce lundi 1er décembre 2025 à Yaoundé. Cela faisait près de 38 jours qu’il était en détention au Sed pour avoir exprimé son soutien en faveur du candidat du Fscn à la présidentielle.
Il avait été arrêté alors qu’il souffrait des problèmes respiratoires par la gendarmerie le 24 octobre dernier. Privé de son extracteur d’oxygène et d’accessoires pendant plus d’un mois, le président du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie était mal en point.
Selon son avocat, Me Hippolyte Meli, l’appareil lui avait finalement été remis le 27 novembre 2025 par la gendarmerie nationale.
Derniers nationalistes
Pour l’ensemble de la classe politique, le Cameroun perd ainsi l’un de ses derniers nationalistes. A travers des communiqués, des leaders politiques rendent un hommage mérité à cet acteur pour le changement du régime. La réaction du bureau politique du Mcpsd suite à son décès ne s’est pas fait attendre.
« La disparition d’Anicet Ekane, dans les conditions qui nous sont rapportées, résonne comme une blessure profonde dans la conscience nationale. Elle n’est pas seulement la perte d’un confrère, d’un compatriote, mais l’aveu d’un manquement grave du pouvoir en place. Car lorsqu’un homme s’éteint Sans la liberté, c’est l’État lui-même qui se trouve jugé : jugé sur sa capacité à protéger, à garantir la dignité, à faire vivre la promesse républicaine », affirme son président.
Détention post-électorale: Anicet Ekane s’est éteint à 74 ans
Responsabilité collective
Pour qui « sa voix, ses combats, son engagement demeurent parmi nous comme autant de rappels à la responsabilité collective. Sa mort nous oblige : elle nous rappelle que la liberté n’est jamais acquise, qu’elle se défend chaque jour, qu’elle se nourrit de courage et de vérité ».
Pour l’heure, la classe politique camerounaise se refuse d’accepter que la vie d’un homme soit ainsi emportée sans que justice et vérité soient rendues. « À ceux qui nous gouvernent, il revient de comprendre que l’autorité ne se mesure pas à la force, mais à la confiance. Et cette confiance ne se gagne que par la transparence, par le respect, par l’écoute des peuples », dit-elle.
Pour Me Alice Nkom, son décès est une tragédie immense pour notre pays. « Elle porte tout en lui : ce calme, cette force intérieure, cette dignité qui transparaît sous la fatigue et la douleur ».
















