Le 7 octobre 2025, Paul Biya effectuera une escale stratégique à Maroua dans le cadre de sa campagne présidentielle, mobilisant ses partisans dans la capitale de l’Extrême Nord.
Paul Biya, président sortant et candidat du Rdpc, est attendu à Maroua mardi, 7 octobre 2025, étape symbolique de sa campagne présidentielle.
Cette visite intervient peu après le lancement officiel de sa campagne dans cette même région, considérée comme bastion électoral du parti au pouvoir. À Maroua, l’arrivée du chef de l’État devrait donner lieu à une grande mobilisation populaire : délégations locales, autorités traditionnelles, militants et citoyens se préparent à accueillir le cortège présidentiel.
Selon plusieurs sources locales, des préparatifs sont en cours depuis le week-end, avec des routes nettoyées, des banderoles dressées et des t-shirts distribués aux militants. L’objectif affiché : montrer que le Grand Nord reste fidèle au Rdpc.
Analystes et observateurs notent que cette escale n’est pas anodine. Elle vise à consolider l’assise électorale du parti au pouvoir dans une région historiquement acquise, mais aujourd’hui traversée par des frustrations sociales.
Le retour des déplacés, les défis de sécurité et les attentes en matière de développement constituent autant d’enjeux au cœur du discours présidentiel. Mais cette ferveur n’est pas partagée par tous. Sur les réseaux sociaux, des voix critiques se font entendre.
« Les mêmes promesses «
« Nous avons entendu les mêmes promesses depuis trop longtemps », écrit Abdoul Karim. « Ici, les routes sont toujours abîmées, les jeunes sans emploi. On attend autre chose. »
Aïssatou Hamadou, se montre tout aussi lassée : « De qui se moque-t-on ? À chaque campagne, on nous fait espérer des projets. Mais rien ne change vraiment. »
D’autres appellent à la vigilance. Hamidou Oumar, mototaximan, met en garde : « Il ne faut pas se laisser tromper par des dons ou de l’argent de campagne. Ce sont des images qu’ils utiliseront pour dire que tout le monde soutient le Rdpc. »
« Même s’il est âgé, il reste notre repère »
Face à ces critiques, plusieurs militants pro-présidents répondent avec ferveur. Pour eux, Paul Biya reste le garant de la stabilité et de la paix. « On ne peut pas renier celui qui a gardé le pays dans la paix », affirme Saïdou. « Même s’il est âgé, il reste notre repère. »
Certains observateurs voient dans cette escale une démonstration de force, destinée à rappeler que le Rdpc conserve un socle fidèle dans le Grand Nord. D’autres y lisent un signe d’essoufflement du parti, confronté à une jeunesse plus critique et moins impressionnée par le discours de continuité.
Quoi qu’il en soit, l’escale de Maroua s’annonce comme un moment clé de la campagne, entre ferveur populaire, doutes discrets et calculs politiques.
