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Les ombres armées de la veille électorale : tensions sécuritaires avant la présidentielle

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Trans Afrique

Les ombres armées de la veille électorale se sont matérialisées samedi matin dans la périphérie de Conakry, où les forces de sécurité guinéennes affirment avoir « neutralisé » des membres d’un groupe armé présenté comme porteur d’« intentions subversives menaçant la sécurité nationale ».

L’annonce, publiée à la veille d’une élection présidentielle déjà sous haute surveillance, résonne comme un avertissement. Elle installe une atmosphère lourde, où chaque incident devient un signe de fragilité institutionnelle.

Dans ce communiqué, le pouvoir cherche à montrer qu’il garde la maîtrise du terrain. Mais, en filigrane, se dessine une autre lecture : celle d’un pays où la sécurité et la politique s’entremêlent, où la moindre opération prend une dimension symbolique à l’approche du vote.

Ainsi, cette intervention ne se limite pas à un fait divers sécuritaire. Elle devient un marqueur de tension, un rappel que le scrutin s’ouvre dans un climat chargé d’incertitudes.

Le communiqué ne mentionne pas le scrutin, pourtant crucial, auquel participent neuf candidats, dont le chef de la junte, le général Mamadi Doumbouya.

L’élection doit mettre fin à une transition ouverte il y a quatre ans, après la prise de pouvoir des militaires en septembre 2021, dans un pays marqué depuis des décennies par des régimes autoritaires. Ainsi, le contexte reste lourd. Et les enjeux sont considérables.

– Une intervention opaque des forces de sécurité –

Samedi, à 4 h du matin, les services de sécurité ont mené une intervention ciblée dans une concession de la banlieue de Conakry, sur la base de « renseignements fiables ».

Selon le communiqué du poste de commandement opérationnel de sécurité intérieure (PCO‑SI), l’opération visait un groupe armé.

Cette unité mixte réunit policiers, militaires, gendarmes et douaniers. Ainsi, les autorités mettent en avant une action rapide et coordonnée.

« L’intervention a permis de neutraliser le groupe et d’interpeller ses membres après plusieurs échanges de tirs », indique le communiqué, sans fournir davantage de détails. Ainsi, les autorités restent laconiques. Et l’opacité persiste.

Le communiqué ajoute qu’une enquête judiciaire « est en cours pour identifier toutes les ramifications de cette affaire et établir les responsabilités ».
Ainsi, les autorités promettent de faire la lumière. Mais elles restent avares de détails.

Des habitants ont indiqué samedi matin à l’AFP que des tirs avaient éclaté dans la nuit de vendredi à samedi à Sonfonia, un quartier situé à une quinzaine de kilomètres du centre‑ville de Conakry.
Ainsi, le climat de tension s’est manifesté jusque dans les zones périphériques.

Des habitants affirment qu’une mosquée en construction et au moins une maison ont été visées par ces tirs nocturnes. Selon les mêmes sources, des impacts de balles marquent les façades et l’intérieur des bâtiments, et des « traces de sang » ont été observées dans le voisinage. Ainsi, la scène laisse entrevoir la violence de l’épisode.

Cet incident éclate à la veille de la présidentielle. Le chef de la junte, Mamadi Doumbouya, s’y présente malgré sa promesse initiale de ne pas être candidat. Et cette volte-face ajoute une tension supplémentaire à un scrutin déjà sous pression. Ainsi, la tension politique s’ajoute à l’incertitude sécuritaire.

– Un scrutin verrouillé –

Les adversaires du général Doumbouya sont peu connus du grand public, les principales figures de l’opposition ayant été écartées de la course. Ainsi, le scrutin se déroule dans un paysage politique largement verrouillé.

Depuis 2022, la junte a restreint les libertés individuelles et interdit les manifestations. De nombreux opposants ont été arrêtés, jugés ou poussés à l’exil. Ainsi, le climat politique s’est nettement durci.

Depuis son indépendance en 1958, la Guinée a enchaîné les régimes militaires et autoritaires. Riche en minerais, le pays demeure pourtant plongé dans une pauvreté massive.

Plus de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale en 2024. Et cette contradiction s’accentue, révélant l’écart entre potentiel économique et réalité sociale.

Ainsi, le contraste entre ressources et conditions de vie demeure frappant.

Source: Agence France-Presse

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