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Litige PSG/Mbappé: « il n’y a pas eu d’accord » en août 2023 (avocate de Mbappé à l’AFP)

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Trans Afrique

Delphine Verheyden, l’avocate de Kylian Mbappé, a assuré auprès de l’AFP qu’il n’y avait « pas eu d’accord » à l’été 2023 entre le joueur, qui réclame une prime et trois mois de salaires impayés pour un total de 55 millions d’euros, et le PSG, qui soutient l’inverse depuis le début de ce litige financier.

Q: Pouvez-vous détailler la chronologie juridique du contentieux ?

R: « Le 12 juin 2023, le joueur envoie une lettre à son employeur pour indiquer qu’il ne prolongera pas son contrat. S’en suit le feuilleton d’un garçon, d’abord mis au loft – en réalité soumis à une pression colossale, assimilable à du harcèlement moral – puis menacé en lui disant que s’il ne signe pas un document de prolongation de son contrat, il ne rejouera pas. Les parties s’échangent alors deux propositions d’avenant. Il y en a une première qui est envoyée par le joueur, le 11 août 2023, dans laquelle il propose de renoncer à 55 millions d’euros de rémunération brute à la condition de rejouer, car lui a pris sa décision et veut partir au 30 juin 2024. Le club n’accepte pas cet avenant et, deux jours plus tard, fait parvenir un autre projet. Il lui propose de prolonger le contrat d’une année supplémentaire, pour qu’il se termine au 30 juin 2025, et d’ajouter 100 millions d’euros à la rémunération qui avait déjà été prévue en cas de prolongation. Le joueur refuse mais le club le refait jouer. »

Q: Donc selon vous, il n’y a jamais eu d’accord avec le PSG?

R: « En droit du travail, la loi exige que, pour modifier la rémunération ou la durée d’un contrat, un avenant soit signé. Le règlement du football exige en plus que cet avenant soit homologué dans les 15 jours de sa signature. Lorsque les choses ne se déroulent pas ainsi, les règlements du football prévoient que toutes les discussions sont nulles et non avenues. Dans notre affaire, il y a eu des discussions et des échanges de projet d’avenant, mais aucun n’a contenté les deux parties. Aucun document n’a donc pu être signé ni homologué. Il n’y a donc pas eu d’accord. Le PSG manie la pensée magique. C’est ce qu’on fait lorsque l’on se dit +Si j’y crois très, très, très fort, ça va arriver+. Et on n’est pas devant un club de division d’honneur qui ne maîtrise pas les règlements. »

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Q: Avez-vous, à ce jour, lancé une procédure sur les faits, évoqués, de harcèlement moral ?

R: « Non, car la volonté initiale de mon client était de demander uniquement le paiement des salaires et primes. Il a un amour profond pour le club et une confiance dans les instances du football. Lui, tout ce qu’il demande, c’est d’être payé pour le travail qu’il a fait. Il ne demande pas le dédommagement des autres préjudices qu’il a subis. Parce qu’il y a le harcèlement, mais également un énorme préjudice d’image subi par le joueur depuis des mois. Le joueur a honoré sa parole et son contrat jusqu’au bout. Et donc, il estime que sa rémunération lui est due. »

Q: Quelles sont précisément les sommes dues par le club ?

R: « D’abord, il manque le troisième tiers de la prime de signature, qui correspond en brut à 36,66 millions d’euros. Puis avril, mai, juin, pas de salaire et pas de prime d’éthique. Donc, il manque en salaire 18,75 millions d’euros, ce qui nous amène aux fameux 55 millions d’euros. J’ai précisé ces derniers jours qu’en fait, tout le monde parle de 55 millions, mais on se trompe dans les chiffres. En vérité, ce que cela va coûter au club, ça n’est pas 55 millions, c’est plutôt 100 millions d’euros. Car en tant qu’employeur, vous devez payer un brut à votre salarié qui lui va devoir payer des impôts là-dessus. Mais vous devez également payer des charges sociales et patronales. Sur les 100 millions, il y en a 25 après impôts pour Kylian Mbappé et 75 pour l’État (impôt et charges sociales). »

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Q: Allez-vous vous tourner vers les prud’hommes ?

R: « Je vous rappelle que j’ai saisi les instances footballistiques compétentes pour constater les défauts de paiement du club. La commission juridique et la commission d’appel de la LFP ont constaté les défauts de paiement et ont donné injonction au club de verser ces sommes sous 8 jours. Sur le fond, le sujet est entièrement tranché. Un club n’a pas d’autres choix que de respecter les décisions prises par les instances sous peine d’être sanctionné disciplinairement. Or, le club refuse encore de payer et les instances de le sanctionner et de prendre leurs responsabilités. Il n’y a que dans des entreprises malhonnêtes ou en difficulté financière que le salarié peut ne pas être payé pour le travail effectué. Or le PSG est un grand club solide et mon client reste convaincu qu’une fois la déception de son départ passé, le club honorera son engagement. Concernant les prud’hommes, le club aurait pu les saisir depuis longtemps en demandant une exception d’inexécution, c’est-à-dire le droit de ne pas honorer un contrat signé. »

Q: Une négociation à l’amiable est-elle possible ?

R: « Généralement quand on évoque la possibilité d’une négociation à l’amiable ça sous-entend que chaque partie fait des concessions. Mais qui accepterait de revoir sa rémunération après avoir honoré son contrat jusqu’au bout? Je ne vois pas la place pour un accord. »

Propos recueillis mercredi soir par Alice LEFEBVRE et Keyvan NARAGHI.

Source: Agence France-Presse

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