L’auteur et réalisateur camerounais, Jean-Pierre Bekolo, affirme qu’après chaque élection, ce pays ressemble à un homme vidé de son sang par une sangsue géante.
Au Cameroun, on organise des scrutins comme des opérations de guerre, on mobilise tout, on achète, on menace, on divise les ethnies, on corrompt la jeunesse, on dépense l’argent des routes et des hôpitaux dans des campagnes d’achats des esprits et des consciences . C’est ce que pense Jean Pierre Bekolo. Lui qui qualifie ceux qui nous gouvernent de « vampires ».
Immense fosse à ciel ouvert
Selon ce réalisateur et auteur camerounais, depuis la présidentielle, le Cameroun est un pays dans le coma. « Les routes sont des plaies ouvertes, les ordures sont des montagnes, les gens marchent comme des zombies sans un sou dans la poche … la misère. Les valeurs ? Écrasées. On a appris aux jeunes que le héros, c’est le tricheur. Que la réussite, c’est la corruption. Que la loyauté, c’est le tribalisme », décrit-il avec force et vigueur.
Et dans ce grand vide, poursuit cette grande gueule, cette immense fosse à ciel ouvert qu’est devenu le pays, quelques convocations à la gendarmerie circulent en catimini, on a oublié ceux qui ont disparu de peur de disparaître aussi…
Pour le producteur et monteur camerounais, « la vraie horreur, ce n’est pas la répression, c’est ce silence qui vient après le grand bruit de ces 7 ans d’avant plus ces 7 ans de campagne de 2025 qui après laisse les camerounais dans le vide…. Pour 7 ans encore? Nous parlons de 7×3= 21 ans! ».
Un état de post-gouvernance
Le plus douloureux, s’offusque-t-il, c’est de voir que la machine de l’État tourne toujours, mais pour rien. « Elle produit du papier, des communiqués, des inaugurations de projets fantômes. Et surtout donne 5 milliards au football et oublie de payer 2 milliards à l’Union Africaine pour continuer à avoir une voix dans le concert des nations », constate ce dernier.
Bien plus, « elle organise des cérémonies où la seule chose qu’on fait c’est qu’on danse … la première dame danse, les ministres dansent , les affamés aussi dansent …avec eux. La danse des vampires. Ils ont vampirisés le passé dont on ne sait plus rien, ils vampirisent le présent. Ils ont déjà vampirisé l’avenir. Ils ont aspiré l’espoir, l’énergie, la fierté. Tout », condamne Jean Pierre Bekolo.
Pour qui le Cameroun est dans un état de post-gouvernance. « le Cameroun aujourd’hui, c’est cela : une grande maison pillée, dont les voleurs sont restés à l’intérieur et font semblant d’être les propriétaires », résume l’auteur et réalisateur camerounais.
















