Netanyahu impose son veto. Dimanche, il a déclaré qu’Israël décidera quels membres de la force internationale seront acceptables pour sécuriser Gaza après la guerre. Washington pousse à la mise en place de cette force. Mais Tel-Aviv garde le contrôle. Ainsi, Israël verrouille l’après-conflit.
Israël ouvre un passage. Un convoi égyptien entre à Gaza pour retrouver les dépouilles d’otages. Le Hamas détient encore les corps. Tel-Aviv contrôle tous les accès. L’entrée est exceptionnelle, ciblée, sous autorisation.
Le Hamas détient les corps depuis le 7 octobre. Ce jour-là, il a lancé une attaque sans précédent contre Israël. La guerre à Gaza a commencé. Depuis, les dépouilles restent aux mains des assaillants. Le conflit s’est enraciné dans la mort.
Le plan Trump prévoit une force internationale. Elle sera composée de troupes arabes et musulmanes. Elle doit se déployer à Gaza, au rythme du retrait israélien. Le cessez-le-feu repose sur ce schéma. Mais Israël garde son droit de veto.
« Nous avons (…) clairement indiqué au sujet des forces internationales qu’Israël déciderait quelles forces sont inacceptables pour nous », a déclaré M. Netanyahu, opposé au déploiement de forces de Turquie, pays qui entretient des liens étroits avec le Hamas.
« Nous sommes un État indépendant », a-t-il martelé devant ses ministres. « Notre politique de sécurité est entre nos mains. »
Rubio pose une condition. Vendredi, il a déclaré que la force internationale devra être composée de pays « avec lesquels Israël se sent à l’aise ». Cette sortie intervient après des discussions sur une possible participation turque. Israël garde la main. La Turquie reste en suspens.
Le cessez-le-feu est entré en vigueur le 10 octobre. Sa première phase impose l’arrêt des combats. Elle prévoit la libération de tous les otages, vivants et morts. Israël doit amorcer des retraits dans Gaza. L’aide humanitaire doit affluer dans un territoire dévasté.
– « Pas d’excuse » –
Le Hamas a libéré le 13 octobre l’ensemble des 20 otages vivants. Il devait aussi rendre à cette date les 28 corps des captifs qu’il retient, mais il n’en a restitué que 15 jusque-là, arguant de difficultés pour trouver les dépouilles.
Dimanche avant l’aube, des véhicules et des camions égyptiens transportant des engins lourds de chantier sont entrés dans Gaza. Shosh Bedrosian, la porte-parole du gouvernement Netanyahu, a confirmé qu’une équipe technique égyptienne avait été autorisée à y entrer « pour rechercher nos otages ».
« Nous ne donnerons pas à l’occupation (israélienne) une excuse pour reprendre la guerre. De nouvelles zones seront accessibles pour rechercher certains corps » d’otages, a indiqué samedi le négociateur en chef du Hamas, Khalil al-Hayya.
Dans ses étapes ultérieures, le plan Trump prévoit aussi de nouveaux retraits israéliens dans Gaza, le désarmement du Hamas, ainsi que la reconstruction du territoire notamment.
Le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, a jusqu’à présent refusé d’envisager son désarmement et réclame le retrait total des forces israéliennes qui occupent aujourd’hui environ la moitié du territoire palestinien.
« Nos armes sont liées à l’occupation (israélienne). Si l’occupation prend fin, ces armes reviendront à l’État. La question des armes fait toujours l’objet de discussions avec les factions (palestiniennes) et les médiateurs, et l’accord n’est qu’à ses débuts », a dit M. Hayya dimanche dans un communiqué.
Jeudi, le vice-président américain JD Vance a déclaré que la force internationale devrait être en première ligne pour assurer le désarmement du Hamas.
« Gaza sera démilitarisée » et cela « se fera de manière facile ou à la dure », a répété Mme Bedrosian en réaffirmant qu’Israël « exercera un contrôle sécuritaire total sur Gaza ».
– « Ni eau, ni électricité, ni argent » –
Malgré le cessez-le-feu, les habitants du territoire palestinien assiégé par Israël continuent de vivre dans des conditions très dures.
« La faim est toujours présente » car l’aide humanitaire entrant à Gaza depuis le cessez-le-feu est « insuffisante », selon l’ONU.
Hiam Moqdad, une grand-mère de 62 ans, est retournée à Gaza-ville, où elle a, avec sa famille, installé une tente sur les décombres de leur maison détruite.
« On souffre pour avoir de l’eau », dit-elle, ajoutant n’avoir « ni argent ni revenu », ni « matelas » ni « électricité ».
« Les enfants ne disent plus +je veux aller à l’école+, mais plutôt +je veux aller chercher de l’eau ou des colis alimentaires+. »
L’attaque du 7 octobre a entraîné côté israélien la mort de 1 221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de données officielles.
L’offensive israélienne menée en représailles a fait 68 519 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas.
Source Agence France-Presse
















