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« Nicolas président ! » et « bienvenue Sarkozy ! »: quand un ex-chef d’Etat part en prison

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Trans Afrique

« Nicolas président ! », crient des manifestants devant le domicile de Nicolas Sarkozy dans l’ouest de Paris, vers 9 h 00 mardi. L’ex-chef de l’État s’avance pour saluer proches et partisans. Une demi-heure plus tard, il entre à la prison de la Santé, alors qu’un détenu lance « bienvenue Sarkozy ! »

Dès 7 h 30, la police encercle le quartier. Les rues autour du domicile de l’ancien président sont bouclées. Le dispositif est massif. Quartier huppé, tension palpable. Puis, silence. L’attente commence.

L’avenue Mozart est partiellement bouclée. Rue Pierre-Guérin, les caméras attendent. Il fait encore nuit. Quelques partisans, déjà là. Le silence pèse. L’instant approche.

Les journalistes sont pour le moment plus nombreux, dont de nombreux médias étrangers.

Marie-Joséphine, 80 ans, est là avant l’aube. Elle vient “le soutenir”. “J’ai toujours été de droite”, insiste-t-elle. Pour elle, Sarkozy reste “formidable”. Sa voix tranche dans le froid.

– « Reviens vite ! » –

Devant la villa Montmorency, les soutiens arrivent. Deux drapeaux français sont accrochés aux grilles. Sur l’un : “Courage, Nicolas, reviens vite.” Le message est clair. L’attente devient une mobilisation.

Les drapeaux tricolores s’élèvent. Des manifestants les brandissent, déterminés. D’autres exhibent des affiches de 2012 : “La France forte”. Le passé ressurgit. La scène devient un symbole.

« Nicolas président ! », « Nicolas à l’Elysée! », chante régulièrement la foule. Des nostalgiques ont même apporté le portrait officiel de l’ancien président, encadré.

À 8 h 30, ils sont une centaine. Majorité aux tempes grisonnantes. Masses derrière les grilles. La Marseillaise résonne, par vagues. Le soutien devient rituel.

Des tee-shirts à l’effigie de l’ancien président sont distribués, portant l’inscription « La fin de l’histoire n’est pas écrite ».

Les soutiens politiques arrivent. Gérard Longuet, Frédéric Péchenard, Jean-Claude Darmon. Christian Jacob, Henri Guaino. Présences marquées. Le cercle se resserre.

Un habitant du 16e arrondissement est ému aux larmes devant le domicile de son idole. « C’est un procès politique », souffle-t-il.

L’indignation est partagée. “Injuste”, “inadmissible” : les mots fusent. Certains dénoncent une France “gouvernée par de petits juges”. Le ton monte. La colère devient discours.

« On est en Union soviétique ! », s’insurge un manifestant.

« Cette incarcération n’apporte rien à part humilier Nicolas Sarkozy et humilier notre pays », juge Valérie Ghibeaux, Parisienne de 66 ans.

Là sono s’emballe. “Money, money, money” d’Abba ouvre le bal. Puis “L’Opportuniste” de Dutronc. Enfin, Johnny Hallyday : “Le Pénitencier”. L’ironie est sonore. Le message, clair.

Rue voisine, contre-happening. Quelques manifestants brandissent des pancartes : “Bourgeois en souffrance”. Slogans moqueurs, ton sarcastique. La police intervient. Le contraste est net.

– Départ sous les applaudissements –

Vers 9 h 00, les enfants quittent la villa. Jean, Louis, Giulia. Premiers à partir. Le silence les accompagne. Le cœur du clan se retire.

Vers 09 h 10, l’ancien président apparaît, le visage fermé, vêtu d’un blazer bleu marine et d’un pantalon gris.

Il s’avance, main dans la main avec Carla Bruni. Elle est vêtue de noir. Il salue la foule. Embrasse ses enfants. À Louis, il serre la main. Le geste est mesuré.

Il enlace Carla Bruni. Salue ses partisans. Monte dans la voiture, vers 9 h 15. Applaudissements, acclamations. Cap sur la prison de la Santé, à 7 km.

Le message tombe. Sur ses réseaux, il écrit : “Un innocent qu’on enferme.” Et promet : “La vérité triomphera.” Le ton est grave. La ligne est tracée.

Après le départ de son mari, Carla Bruni-Sarkozy adresse un bref salut à la foule avant de rentrer chez elle.

– Sarkozy incarcéré à la Santé –

Le convoi s’arrête devant la prison de la Santé, à 9 h 35. Un lieu déjà chargé de tension : à l’aube, les surveillants ont dénoncé la surpopulation carcérale. Le décor est posé — une institution en crise, un symbole de rupture.

Les portes s’ouvrent, puis se referment sur Nicolas Sarkozy. L’ancien président n’est plus un homme libre. L’incarcération est officielle, irréversible. Et dans ce geste mécanique, c’est une page de la République qui se tourne, sans éclat mais avec fracas.

Peu avant l’arrivée, un passant s’exclame : “Bravo la police ! Vous avez chopé un gros poisson.” Le ton est ironique. L’arrestation devient spectacle. La rue réagit.

Boulevard Arago, un homme seul. Casserole sur la tête, cheveux grisonnants. Il tourne le dos à la prison. Sa pancarte dit : “TÊTE HAUTE”. Le geste est absurde. Et précis.

Quelques sifflets d’accueil traversent les murs de la prison. « Y’a Sarkozy ! », lance un détenu auquel un autre répond par un « hip hip hip ! »

Le détenu le plus célèbre de France est entré sans bronca et au son d’un « oh! Bienvenue Sarkozy! » qui a fusé d’une cellule.

« Un jour funeste », « une honte », déclarent quelques minutes plus tard ses avocats Jean-Michel Darrois et Christophe Ingrain devant une forêt de micros. En glissant cette information: ils ont immédiatement déposé pour leur client une demande de mise en liberté.

Source: Agence France-Presse

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