Le ministre de la Communication ne badine plus du tout avec l’élection de Paul Biya. La déclaration officielle prononcée samedi dernier vaut mise en garde à l’endroit des contestataires.
René Emmanuel Sadi, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement est allé droit au but. Il a vertement condamné toute contestation en lien avec le verdict du Conseil constitutionnel.
René Emmanuel Sadi n’est pas passé par quatre chemins pour mettre en garde contre les mouvements de désobéissance civile. Lesquels, souligne le ministre, se multiplient dans plusieurs régions depuis la proclamation des résultats de la présidentielle.
Selon lesdits résultats, Paul Biya est le vainqueur avec 53,66% des suffrages valablement exprimés. Au cours de son topo, le Mincom a insisté sur le caractère libre et transparent du scrutin. Tout en se félicitant des observations favorables d’observateurs nationaux et internationaux.
«La proclamation hâtive»
René Emmanuel Sadi «dénonce vivement la proclamation hâtive par un candidat de sa victoire ». Aussi, il « condamne sans réserve les appels à l’insurrection, aux villes mortes ou à la désobéissance civile ». Pour lui ces appels, sont « de nature à mettre en péril la vie de la nation. La paix sociale et le développement économique ».
Soulignons qu’après la proclamation du vainqueur, des scènes de chaos ont suivi dans plusieurs villes du pays. A en croire le gouvernement, « des hordes de manifestants » se sont ruées sur l’espace public. Commettant « de graves sévices à l’encontre d’honnêtes citoyens ». Et, pillant des biens privés et publics, incendiant des édifices. « Des postes de sécurité, des bâtiments abritant des services publics, des permanences de partis politiques».
Débordements intolérables
Face à ces «débordements intolérables dans un État de droit », René Emmanuel Sadi brandi l’article 116. Celui-ci prévoit des peines de 10 à 20 ans d’emprisonnement pour quiconque, « dans un mouvement insurrectionnel ». Provoque le rassemblement d’insurgés, empêche l’exercice de la force publique. Envahit des édifices publics ou privés, détient des armes ou porte des insignes officiels.
Notons qu’une mise en garde diplomatique et un appel à « privilégier le Cameroun » ont été faits. Pour ce qui est du plan international, le gouvernement a pointé du doigt « certaines chancelleries des pays amis ». Il leur reproche d’avoir critiqué la gestion des manifestations. Appelant à « l’objectivité » et au respect des « souverainetés », René Emmanuel Sadi leur a fait un petit rappel.
« Ils ont pour vocation première d’œuvrer au renforcement des relations entre leurs pays respectifs et le Cameroun. Et ils ne devraient en aucun cas se muer en donneurs de leçons », a affirmé René Emmanuel Sadi.















