Le Dr. Eunice Kamto est médecin du travail et par ailleurs consultant Vih. C’est elle qui a coordonné la campagne de dépistage et de sensibilisation dans la chefferie de Nyalla Kambo le 05 décembre 2025.
Docteur, pourquoi le sida fait-il encore si peur de nos jours?
Parce que le Sida continue de tuer, malheureusement, même si la prévalence a beaucoup baissé, il y a toujours des cas de maladie. Il y a toujours des personnes qui, malheureusement, sont dépistées tard et meurent de cette maladie-là.
Pour rester dans les statistiques, celles dont vous disposez, par exemple, peut-être à Hgoped ou dans la région du Littoral. Quel est le taux de prévalence aujourd’hui?
Au Cameroun, la prévalence générale est de 2,7%. C’est une prévalence qui varie selon les régions. Elle est plus accentuée dans les régions du Centre et de l’Est. Le Littoral, est dans la moyenne générale de 2 à 3%.
Alors, vous décidez de quitter l’enceinte de l’hôpital pour vous déporter dans les quartiers, notamment dans La Chefferie. Il y a une raison certainement….
Oui, parce que les patients sont toujours réticents à venir à l’hôpital, donc on doit aller vers eux pour les encourager à se dépister. Beaucoup ont cette paresse-là ou cette crainte-là d’aller dans les formations sanitaires. C’est pour ça qu’on a souhaité aller vers eux, surtout que c’est leur communauté elle-même aussi qui a émis ce besoin.
Vous êtes en campagne à Nyalla Kambo. Combien avez-vous reçu exactement de patients?
On a reçu une cinquantaine de personnes qui ont eu des conseils et qui se sont fait dépister aujourd’hui. Peut-être qu’on en aura d’autres.
Quand ces gens-là viennent vous rencontrer, qu’est-ce que vous leur dites en premier lieu?
Nous leur disons que le Vih existe encore et que plus tôt on est dépisté, mieux ça vaut parce qu’on peut se faire prendre en charge et continuer à avoir une vie normale et une bonne qualité de vie. Ce n’est pas une indiscrétion.
Parmi tous les cas, vous avez quand même détecté quelques cas ici ?
Heureusement non. Mais nous sommes sûrs qu’en continuant avec la sensibilisation, ceux qui éventuellement sont concernés pourront venir se faire dépister.
Un conseil à donner aux jeunes qui sont sexuellement actifs ?
Ce qui est recommandé pour les jeunes, surtout chez la tranche des adolescents, la prévalence est plus élevée, le risque de complications et de décès est plus grand. Ce qui est conseillé chez les adolescents, c’est de mettre un peu un frein aux activités sexuelles parce que le mode de prévention le plus efficace sur ces jeunes-là, c’est d’abord l’abstinence. Maintenant, pour ceux qui éventuellement ne peuvent pas l’appliquer, il faut utiliser le préservatif.
















