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Douala : L’addition est bien salée

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 Après donc plusieurs jours sans activités, la ville de Douala a perdu énormément à cause de tensions post-électorales. Le secteur des transports par motos a pris un sacré coup.

Dans un entretien mené par nos confrères du site internet teleasu.tv, le Dr Jean Marie Biada, économiste, nous explique l’impact de cet arrêt des activités sur l’économie. Nous avons choisi de voir le secteur de motos-taxis. Et les conséquences sur le PIB et sur le budget de l’Etat.

Alors évoquant les conséquences économiques, l’économiste explique. « La recette attendue des chauffeurs non-propriétaires est d’au moins 2000 Fcfa par jour. Il vient qu’avec un parc moyen de 100 000 motos exerçant dans toute la ville de Douala ».

« Une inactivité de trois jours, induit un manque à gagner d’environ 600 millions Fcfa pour les propriétaires de moto. Mais aussi des baisses de revenus pour les vendeurs de produits et services complémentaires indispensables : carburants, lubrifiants. Batterie, entretien, maintenance », va-t-il dire.

Baisse conséquente de TVA

Pour lui encore, « une moto-taxi en pleine activité consomme par jour 3000 Fcfa à 5000 Fcfa en moyenne. Ce qui correspond à un manque à gagner de 3 milliards Fcfa pour les stations-service. Et une baisse conséquente de TVA collectée pour l’Etat ».

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Aussi la réflexion est allée plus loin. « Au niveau de la Cemac, quand un camion chargé de 30 tonnes de marchandises part de Douala pour Bangui. Ou N’djamena au Tchad, le transporteur reçoit du propriétaire, au moins 3 millions Fcfa, s’il va à Bangui. Ou 3,5 millions Fcfa s’il va à N’djamena. Mais avant de s’engager sur le corridor, la paperasserie qui vaut plus ou moins 300 mille Fcfa est indispensable ».

Alors, « quand le transporteur chargé a déjà son Sauf conduit-international, il est tenu de partir pour la destination finale convenue. Ne pas le faire, rallonge anormalement le transit time qui est d’en moyenne 15 jours. Et l’expose à des pénalités douanières ».

« Les sabots par exemple, dont le retrait exige le décaissement de plusieurs milliers de Fcfa par l’infracteur. Un risque de dégradation peut aussi peser sur la qualité des stocks attendus à destination (RCA, Tchad). Du fait de l’augmentation du Transite Time ».

Conséquences sur le PIB et sur le Budget de l’Etat

Ici, l’économiste nous dit d’abord ce qu’est le PIB. « Le PIB est le cumul de la richesse sectorielle créée dans un Pays. Certaines Ecoles de pensée Économique intègre même parfois, les droits de douanes comme bonus dans le calcul du PIB. Il devient donc évident que si le secteur tertiaire (distribution, transport, banque, services) rentre en inactivité. Le PIB du secteur tertiaire va forcément baisser ».

« Au port, les Camions (plateau, plateau avec ridelles. Et arceaux, benne, toupie, auto-remorqueur, Semi-remorque) sont les vecteurs de transport les plus présents. Et en mouvement sur la plateforme portuaire. Sans oublier les engins industriels tels que les challenger, Tracteurs ou pelles Chargeuses ».

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100 millions Fcfa par jour

« Tous ces véhicules consomment beaucoup de gazoil, et en très grande quantité. Ce qui revient à dire qu’une baisse de vente de gazoil induit une baisse de la taxe spéciale. Sur les produits pétroliers (Tspp), dont une quotité est versée au Fonds Routier. Et l’autre au Budget général de l’Etat », étale succinctement Dr Biada.

En suite, on peut retenir que, « ces vecteurs en mouvement dans l’enceinte portuaire. Payent à chaque rotation, ‘‘le Pont bascule’’ de 10 000 Fcfa + TVA. Ce qui correspond à un énorme manque à gagner de TVA. A verser au Trésor au terme des déclarations spontanées du Pad pour le mois d’octobre 2025 ».

Aussi, « les compagnies de transport interurbain de masse par Bus Vip réalisent en moyenne. En Aller et Retour, 100 rotations par jour entre Douala et Yaoundé. Pour un chiffre d’affaires d’au moins 100 millions Fcfa par jour. Donc, trois ou quatre jours d’inactivité à Douala, induisent un manque à gagner qui approche le demi-milliard de Fcfa », va conclure le Dr Jean Marie Biada.

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