Le chef de l’Etat, Paul Biya, lors de son discours d’investiture, est resté muet sur le sort des personnes aux arrêts pour avoir protesté contre sa victoire.
Dans son allocution d’investiture, Paul Biya n’a pas parlé des citoyens embastillés dans le cadre de la crise post-électorale. Pour le huitième mandat placé sous le signe de l’espoir, Paul Biya fait la part belle à la jeunesse et à la femme.
De l’avis de certains observateurs politiques, le discours du chef de l’État a été une simple formalité. Ils disent avoir eu droit à une feuille de route qui ne place pas l’autonomisation. Et la protection des jeunes et des femmes au sommet des priorités nationales.
Bilan humain d’un processus électoral
A en croire ces mêmes observateurs, Paul Biya est resté muet sur le sort des morts. Il en est de même des blessés et des prisonniers de la crise post-électorale. Aussi le président réélu a ignoré le bilan humain d’un processus électoral qui a été particulièrement violent. « Il s’est contenté d’adresser ses sincères condoléances aux familles des victimes. Les blessés ont eu droit aux souhaits de bon rétablissement. Sans plus », conclut sentencieux un leader politique.
Qui reconnait toutefois que le chef de l’Etat a félicité les forces de défense et de sécurité pour leur courage. Leur abnégation et leur professionnalisme. Ces qualités, qui selon Paul Biya, ont permis de « maîtriser la situation ». Une situation qu’il a résumée en « scènes de pillage et de vandalisme d’une violence inouïe ». Mais aussi en « incendies, destructions des biens publics et privés », « attaques contre les forces de l’ordre ». Et « pertes en vies humaines » , dénonce ce leader politique.
Pourtant, dit-il, il s’agit des victimes de la répression menée par les policiers, les gendarmes et les militaires. Contre les manifestants sortis dans les rues pour contester la victoire de Paul Biya à l’élection présidentielle du 12 octobre.
Des opposants aux arrêts
« Certains contestataires s’opposaient à une réélection du président, âgé de 92 ans, dont 43 ans au pouvoir. D’autres revendiquaient la victoire de l’opposant Issa Tchiroma Bakary qui s’est déclaré vainqueur avant la proclamation des résultats. Les affrontements entre civils et forces du maintien de l’ordre ont éclaté dans plusieurs villes du pays. Dès la proclamation des résultats le 27 octobre par le Conseil constitutionnel », rappelle ce dernier.
Lui qui condamne le fait que « des opposants politiques soient aux arrêts : Anicet Ekane, Djeukam Tchameni. Le Pr Aba’a Oyono ou encore Françoise Aimée Titchio ». Et s’insurge contre le fait que « le gouvernement n’a communiqué aucun bilan humain officiel de toutes ces tensions enregistrées. Même le président réélu est resté muet sur ce point. Pourtant la prestation de serment marque la fin du cycle électoral de la présidentielle ».
















