Mercredi soir, à Marrakech, la Côte d’Ivoire a entamé la défense de son titre par une courte victoire (1-0) face au Mozambique. De la fragilité à la délivrance, ce succès minimal mais essentiel trace la voie d’une campagne où chaque but pèsera lourd.
Et déjà, une tension dramatique se dessine : les Éléphants dominent mais peinent à concrétiser.
L’efficacité offensive des Éléphants incarne un défi plus large : transformer ce premier succès en dynamique et viser les sommets de la CAN.
La Côte d’Ivoire a longtemps cherché la faille face à la muraille défensive des Mambas. Puis, au tout début de la seconde mi-temps, Amad Diallo a délivré les siens d’un tir décisif.
– Succès minimal, avertissement maximal –
Ce but, unique mais précieux, devient le symbole d’une bataille âpre : la patience récompensée, l’élan retrouvé et l’ouverture d’un chemin vers une défense de titre qui s’annonce semée d’obstacles.
Deux ans plus tôt, sur leurs terres, les Éléphants avaient vécu une campagne chaotique. Sortis de la phase de groupes par un mince fil, humiliés 4-0 par la Guinée équatoriale et privés de leur sélectionneur Jean-Louis Gasset, ils semblaient condamnés.
Et pourtant, dans un retournement presque miraculeux, ils avaient trouvé la force de se relever. Leur parcours s’était transformé en épopée, jusqu’au sacre en finale contre le Nigeria.
Ce contraste, de la chute à la gloire, illustre une équipe capable de renaître dans l’adversité.
– Une victoire arrachée –
Cette année, la Côte d’Ivoire a hérité d’un groupe F redoutable, aux côtés du Gabon et du Cameroun. Dans ce contexte, engranger des points face au Mozambique apparaissait comme une nécessité.
Adversaire réputé le plus prenable, les Mambas n’ont jamais dépassé la phase de poules en cinq participations à la CAN. Ce duel, au-delà de son enjeu comptable, devient le symbole d’une campagne où chaque rencontre peut sceller le destin : face aux géants du continent, la moindre faille ou la moindre victoire prend une valeur décuplée.
L’essentiel est acquis, mais la victoire n’a pas été simple. La première période en témoigne : les Éléphants ont multiplié les tentatives, quinze tirs au total, mais à peine cinq cadrés.
Cette stérilité offensive traduit une tension dramatique : dominer sans concrétiser, frapper sans délivrer. Le succès final apparaît alors comme une conquête arrachée à l’imprécision, un avertissement pour une équipe qui devra transformer sa puissance en efficacité si elle veut prolonger son rêve continental.
Maîtres du ballon et installés dans le camp adverse, les Éléphants ont multiplié les occasions sans se montrer dangereux. Zaha a placé une tête molle à la 16e. Doué a frappé largement à côté de la 22e. Diomandé a repris sans précision, et Siluane a détourné en corner à la 26e.
– Diallo délivre les Éléphants –
Pour sa deuxième CAN sur le banc, Emerse Faé, promu sélectionneur après l’épopée de 2024, a dû faire sans deux cadres offensifs. Sébastien Haller est forfait sur blessure. Et Nicolas Pépé a été écarté pour ses propos polémiques sur les binationaux.
À la 34e minute, Diallo a trouvé Konan à la surface. Sa reprise du gauche a frôlé le poteau. Quelques minutes plus tard, à la 45e, Kessié a placé une tête puissante. Le gardien des Mambas était sur la trajectoire et a repoussé sans difficulté.
La délivrance est arrivée dès la reprise. À la 49e, Doué a centré de la droite. Kessié a remis de la tête. Diallo a conclu de près et battu Siluane.
Face à un Mozambique limité et sans solutions offensives, les Éléphants ont tenté de creuser l’écart pour sécuriser leur victoire.
Les éléphants ne voulaient pas seulement sécuriser leur avance. Ils cherchaient à transformer leur domination en certitude, à consolider un avantage encore fragile pour éviter tout doute.
À la 66e minute, Zaha a centré. Sangaré et Kessié, seuls au second poteau, n’ont pas réussi à pousser le ballon dans le but vide.
À la 90+4, Geny Katamo a failli égaliser. Après un slalom sur la surface, l’attaquant du Sporting Portugal a vu sa tentative stoppée par Yahia Fofana, vigilant.
Dimanche à 21h00, les Éléphants retrouveront le Cameroun pour leur deuxième rendez-vous dans la compétition. Ce duel, au-delà du simple calendrier, s’annonce comme un test majeur : face à un adversaire historique et redoutable, la Côte d’Ivoire devra confirmer son statut de champion en titre.
L’affiche symbolise la continuité d’une quête. Elle oppose deux géants et offre aux Éléphants l’occasion de transformer leur victoire inaugurale en dynamique.
Source: Agence France-Presse
















