Le crash de l’avion Airbus A310 partant de Paris à destination de Moroni aux Iles Comores dans la nuit du 30 juin 2009, reste un moment chargé d’émotion pour la jeune Bahia Bakari… La seule survivante.
Ainsi donc, 16 ans après le choc, l’on respire encore l’odeur du Kérozène sur les berges de l’océan Indien. Et quelques débris de l’Airbus A310 s’y trouvent par endroit. Selon les éléments du rapport, « lors de l’approche nocturne du vol Yemenia 626 vers Moroni. La capitale des îles Comores situées entre le Mozambique et Madagascar. L’Airbus A310 a plongé dans l’océan Indien avec ses moteurs tournant à plein régime ».
142 passagers et 11 membres d’équipage
Et 142 passagers et 11 membres d’équipage étaient à bord de l’appareil. Soit au total 153 personnes. Seulement une enfant a survécu. Bahia Bakari qui n’avait que 12 ans au moment du drame. Elle ne va plus jamais revoir sa maman qui se trouvait elle aussi dans le même avion.
Alors dans le souvenir raconté : «dans le chaos du crash, elle s’est agrippée à un morceau de l’avion. Et s’y est accrochée de toutes ses forces. Elle est restée là, seule, dans l’océan, pendant neuf heures. La nuit était noire de jais. L’eau était froide et pleine de débris. Autour d’elle, le silence. Seul le bruit des vagues ».
Et « chaque minute lui semblait une éternité. Chaque vague semblait vouloir l’entraîner vers le fond, au loin. Ses jambes étaient blessées, sa peau brûlée par le carburant, son visage coupé. Mais elle ne lâcha pas prise. Elle ne pleura pas. Elle ne cria pas. Elle attendit. En silence. »
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Comme une décharge électrique
Et à l’aube, « un navire aperçut quelque chose flotter parmi les vagues. Un marin sauta à l’eau et la tira de là. C’était Bahia. Vivante. Elle avait le bassin fracturé. Elle ne se souvenait de rien du crash. Elle ignorait que sa mère était morte », grande émotion racontée par Henri Mongo.
Aussi à son tour, la jeune fille âgée de 28 ans a raconté. « C’était un avion plus petit, il y avait des mouches à l’intérieur. Et ça sentait fort comme une salle de bain. A l’approche nocturne du vol Yemenia 626 vers Moroni. J’ai commencé à ressentir les turbulences, mais personne ne réagissait vraiment. Alors je me suis dit que ça devait être normal», va-t-elle dire
Et « soudain, j’ai senti comme une décharge électrique traverser mon corps. Je ne voyais personne. Il y a un trou noir entre le moment où j’étais assis dans l’avion. Et le moment où je me suis retrouvée dans l’eau ».
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Du kérosène dans la bouche
Alors, « je ne voyais pas comment j’allais m’en sortir accrochée à un débris d’avion. Avec le goût du kérosène dans la bouche », va-t-elle déclarer face au magistrat.
En somme, des mots qui sonnent comme un cri de courage et de détermination. « Bahia Bakari n’a pas seulement survécu à un accident d’avion. Elle a survécu à l’abandon, à la douleur, au vide le plus profond. Et elle l’a fait avec la force tranquille que seul un vrai guerrier possède. Parfois, ce n’est pas la force qui vous maintient en vie. C’est la volonté de ne pas lâcher prise », laisse entendre Henri Mongo.
Et pour finir, un tribunal en France a condamné la compagnie Yemenia à verser un total de 225 000 euros (environs 146 25, millions Fcfa) de dommages et intérêts. A la survivante, Bahia Bakari, et aux familles des victimes.
