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Cour suprême : l’affaire Ayuk Tabe en suspens

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À Yaoundé, la Cour suprême a rouvert hier 18 décembre 2025,  le dossier du leader séparatiste anglophone Sisiku Ayuk Tabe. Neuf autres membres du gouvernement autoproclamé de l’Ambazonie comparaissaient à ses côtés.

La plus haute juridiction camerounaise a tenu audience le 18 décembre sur le pourvoi de Sisiku Ayuk Tabé et ses codétenus. Tous ont été condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité pour sécession et terrorisme. Les verdicts rendus en 2019 par le tribunal militaire avaient été confirmés en appel en 2020. Si la peine capitale n’a pas été prononcée, elle plane cependant sur le dossier. La législation camerounaise la prévoit encore pour des infractions liées au terrorisme. Et cette réalité juridique confère au pourvoi une portée qui dépasse le sort des accusés. Car elle replace la justice face à ses choix pénaux les plus lourds.

Ancien ingénieur informatique originaire du Sud-Ouest, Sisiku Ayuk Tabé est devenu une figure centrale de la crise anglophone. Il a été arrêté au Nigeria en janvier 2018 avec ses compagnons puis transféré au Cameroun. Cette opération menée sans procédure formelle d’extradition reste au cœur de la contestation. Les accusés disposaient alors d’un statut de réfugiés selon la défense. Devant la Cour suprême, les avocats ont attaqué la procédure sur plusieurs fronts. Tout d’abord, ils contestent la compétence du tribunal militaire à juger des civils. Et évoquent ensuite les conventions internationales ratifiées par le Cameroun. Enfin, ils dénoncent un déni de justice et des droits de la défense limités.

Crise anglophone :les conditions d’Ayuk Tabe pour la fin de la guerre en zone anglophone.

Renvoyée au 15 janvier 2026

En rappel, en 2022, un groupe de travail des Nations unies avait qualifié la détention d’arbitraire. Les conseils espèrent que la Cour suprême en tiendra compte. Maître Emmanuel Simh, l’un de ses avocats,  plaide pour une réponse politique à une crise vieille de huit ans. Il affirme que son client est en bonne santé, mais enfermé dans l’oubli.

Pour Me Akere Muna, ce report ne doit pas transformer l’attente en refus de justice. Dans un pays sous tension, le dossier Ayuk Tabé cristallise un choix de société. Pour lui, il s’agit de faire un choix entre la justice pénale maximale ou une sortie de crise par le dialogue. L’affaire a été renvoyée au 15 janvier 2026.

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