Condamnation Nicolas Sarkozy : cinq ans de prison avec exécution provisoire Voici la déclaration de l’ancien président français Nicolas Sarkozy à la presse, après le jugement du tribunal correctionnel de Paris. Condamné jeudi à cinq ans d’emprisonnement, avec mandat de dépôt différé et exécution provisoire, il sera prochainement incarcéré.
Ce qui s’est passé aujourd’hui au tribunal est grave. D’une gravité extrême. Pour l’État de droit. Pour la confiance que les citoyens peuvent accorder à la justice. Cette audience marque une rupture. Elle soulève des questions fondamentales sur l’impartialité du système judiciaire.
L’enquête a duré plus de dix ans. Des millions d’euros ont été dépensés. Objectif : prouver un financement libyen de ma campagne. Et pourtant, le tribunal correctionnel l’a reconnu : Aucun financement n’a été trouvé. Et pour cause — il n’y en avait pas.
Le tribunal est allé plus loin. Il a déclaré, solennellement, que le document publié par Mediapart — à l’origine de la procédure — était un faux. Cette affirmation jette un doute profond sur les fondements de l’enquête. Elle relance les critiques sur l’impartialité du dossier.
J’ai été renvoyé devant ce tribunal pour quatre délits. Sur trois, j’ai été relaxé. Pas de financement trouvé, pas de corruption.
Je suis condamné. Non pas pour un acte que j’aurais commis. Mais pour avoir, prétendument, laissé faire deux collaborateurs. Deux hommes qui auraient eu — simplement l’idée — d’un financement illégal de ma campagne.
– Condamné, mais debout : Sarkozy dénonce une justice qui humilie la France –
Depuis toutes ces années, j’ai assumé toutes mes responsabilités. Je n’ai naturellement refusé aucune audience. La police m’a placé en garde à vue. Les enquêteurs m’ont interrogé, ausculté, examiné. Ils ont tout passé au crible. Et pourtant, la présidente du tribunal l’a reconnu : « Il n’y a aucun enrichissement personnel à vous reprocher. »
Pas de financement illégal de ma campagne, pas d’enrichissement personnel.
Et la conclusion qu’en tire le tribunal, c’est que je dois passer cinq années en prison.
Tout le monde connaît mon adresse. On peut me reconnaître dans la rue. J’ai assumé toutes mes responsabilités. Pourtant, le tribunal prononce l’exécution provisoire. Son objectif est clair : me faire dormir en prison au plus vite.
Je m’adresse à tous les Français. Qu’ils aient voté pour moi ou non. Qu’ils me soutiennent ou non. Je leur demande d’ouvrir les yeux. D’apprécier, en conscience, ce qui vient de se passer.
La haine n’a donc décidément aucune limite.
J’assume mes responsabilités. Je répondrai aux convocations de justice. Et s’ils veulent absolument m’envoyer en prison, j’irai. Mais j’y dormirai la tête haute.
Je suis innocent. Cette injustice est un scandale. Je ne m’accuserai pas de quelque chose que je n’ai pas fait.
Naturellement, je ferai appel. Sans doute devrai-je comparaître les menottes aux mains devant la cour d’appel.
Ceux qui me haïssent à ce point pensent m’humilier. Ce qu’ils ont humilié aujourd’hui, c’est la France. C’est l’image de la France.
Et si quelqu’un trahit les Français, ce n’est pas moi. C’est cette injustice invraisemblable à laquelle vous venez d’assister.
Je ne cherche aucune revanche. Je ne ressens aucune haine. Et surtout, que chacun le comprenne et l’entende clairement : je me battrai, jusqu’à mon dernier souffle, pour prouver mon innocence.
Source : Agence France-Presse