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Cinq choses à savoir sur les bijoux volés au Louvre

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Un casse-éclair a frappé le Louvre dimanche. Huit bijoux historiques ont été volés. Parmi eux : le diadème de l’impératrice Eugénie, porté presque quotidiennement. D’autres pièces, spectaculaires mais invendables en l’état, complètent le butin. Cinq faits clés révèlent l’ampleur du préjudice.

– Illustres propriétaires

Les pièces volées ont traversé deux siècles d’histoire et furent la propriété de souveraines et impératrices majeures de France.

Le diadème de perles d’Eugénie, réalisé en 1853 par Alexandre-Gabriel Lemonnier, fut un cadeau de mariage de Napoléon III. Les voleurs l’ont emporté, mais ont abandonné sa couronne dans leur fuite. Le symbole impérial a vacillé.

« Ce diadème, c’est celui qu’elle portait quasiment tous les jours à la cour et qu’on trouve sur ses portraits officiels. Elle y tenait beaucoup », précise à l’AFP Pierre Branda, historien et directeur scientifique de la Fondation Napoléon.

Le collier et les boucles d’oreilles en saphirs ont été portés par deux figures majeures : Marie-Amélie, épouse de Louis-Philippe Ier, et Hortense, mère de Napoléon III. Ces bijoux incarnent une double lignée impériale et monarchique. Ces bijoux incarnent une lignée impériale et monarchique.

Selon Vincent Meylan, historien spécialiste des bijoux, la reine Hortense tenait cette parure de sa mère, l’impératrice Joséphine, première épouse de Napoléon Ier. Certains spécialistes affirment également qu’elle proviendrait de la reine Marie-Antoinette.

« Ça fait vraiment partie de l’histoire de France », souligne Vincent Meylan.

Napoléon Ier offrit à Marie-Louise une parure d’émeraudes pour leur mariage. Le collier et les boucles d’oreilles furent réalisés en 1810 par son joaillier officiel, François-Régnault Nitot. Ces pièces, aujourd’hui volées, appartenaient à l’écrin personnel de l’impératrice.

– Oeuvres exceptionnelles

Ces bijoux ne sont pas seulement prestigieux par leur provenance. Selon Didier Rykner, directeur de La Tribune de l’Art, ils sont aussi des « œuvres artistiques exceptionnelles ». Leur place au musée était légitime. Leur vol, une perte patrimoniale majeure.

Nitot, Lemonnier, Bapst : les maîtres joailliers du XIXe siècle. Leurs créations mêlent diamants, perles et pierres précieuses. Résultat : des compositions spectaculaires, aujourd’hui volées.

Montée en 1855 par Bapst, la broche « reliquaire » de l’impératrice Eugénie contient 94 diamants. Au centre : une rosace de sept pierres entourant un solitaire, formé de deux diamants en cœur légués par Mazarin à Louis XIV. Un bijou historique, aujourd’hui volé.

Le diadème de l’impératrice Eugénie compte près de 2 000 diamants et plus de 200 perles. Le collier en saphirs réunit huit pierres bleu nuit et 631 diamants. Celui en émeraudes en compte 32, serties de 1 138 diamants. Deux chefs-d’œuvre joailliers, aujourd’hui disparus.

Des acquisitions relativement récentes

Malgré leur ancienneté, la plupart de ces bijoux ont rejoint le Louvre au cours des dernières décennies.

Sept des huit bijoux volés avaient été acquis depuis 1985. Leur retour au Louvre marquait une reconquête patrimoniale. Leur disparition, aujourd’hui, rouvre une blessure ancienne. Deux provenaient de la vente historique des Joyaux de la Couronne en 1887. Leur retour au Louvre avait marqué une reconquête patrimoniale. Leur vol, une nouvelle perte.

La parure d’émeraudes a été acquise en 2004. Le fonds du Patrimoine et la Société des Amis du Louvre ont permis son retour. Un bijou impérial, enfin réintégré.

Le collier de saphirs de Marie-Amélie a été acquis en 1985. Le diadème d’Eugénie a rejoint les collections en 1992, suivi de son grand nœud de corsage en 2008. Trois pièces majeures, patiemment récupérées.

Invendables en l’état

Des bijoux à la « valeur patrimoniale inestimable » assure le ministère de la Culture. « C’est inestimable sur le plan du patrimoine. En revanche, ils sont parfaitement estimables sur le prix », relève Didier Rykner.

Les acheteurs ont récemment acquis ces pièces. Ils ont documenté les prix avec précision, mais n’ont pas rendu les montants publics.

« Le vrai terme, c’est invendable », précise Vincent Meylan. En effet, revendre de tels bijoux répertoriés et parfaitement identifiés en l’état est impossible, précise-t-il.

Risque de dépeçage

Les experts lancent l’alerte. Les voleurs pourraient dépecer les bijoux, desserter les pierres et les perles, puis les remonter en pièces anonymes. Ce geste effacerait une part du patrimoine.

« Si on ne retrouve pas ces bijoux très vite, ils vont disparaître, c’est sûr », s’inquiète Vincent Meylan.

« C’est là où le trésor devient inestimable. On risque de perdre des morceaux de l’histoire de France », abonde Pierre Branda.

 

Source: Agence France-Presse

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