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Appel à la paix mondiale : le pape et Charles III unissent leurs voix à Noël

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En ce jeudi de Noël, l’appel à la paix mondiale résonne depuis Rome jusqu’aux frontières de l’Est. À distance, deux figures morales se répondent. Et le pape Léon XIV, en première ligne, presse l’Ukraine et la Russie de retrouver « le courage de dialoguer directement », comme s’il tentait de rouvrir une brèche dans un ciel saturé de méfiance.

De l’autre, le roi Charles III invoque « la compassion et la réconciliation », rappelant que la paix ne naît jamais d’elle‑même, mais d’un effort patient, presque obstiné.

Ainsi, leurs messages se croisent et se renforcent. Ils dessinent une ligne fragile entre le tumulte des conflits et l’espoir d’un apaisement possible. À travers leurs voix, l’idée même de Noël prend une tension nouvelle : un appel à briser le cycle de la violence avant qu’il ne devienne irréversible.

– Des voix qui tentent encore de rassembler –

Le roi Charles III, 77 ans, chef du Commonwealth qui réunit plus de cinquante États, a appelé jeudi à « chérir les valeurs de compassion et de réconciliation ». Dans un monde incertain qui « semble tourner toujours plus vite », il a profité de son discours de Noël pour défendre le dialogue interreligieux. Un message bref, mais ferme, face à une époque qu’il juge de plus en plus instable.

Qualifiant l’époque d’« incertaine » et affirmant que « le monde semble tourner toujours plus vite », il estime que « la diversité de nos communautés » peut fournir la force nécessaire pour « faire triompher le bien sur le mal ». Un appel à l’unité, formulé comme un rappel à l’essentiel.

De son côté, le pape américain a évoqué « les tentes de Gaza, exposées depuis des semaines à la pluie, au vent et au froid ». Et son message, bref mais appuyé, souligne la détresse persistante des civils pris au piège.

Il a rappelé que des centaines de milliers de Gazaouis affrontent les pluies hivernales dans des conditions extrêmes. Un constat sobre, mais chargé d’une détresse palpable.

Assombrie par les conflits et les divisions politiques, l’année 2025 s’achève malgré tout sur quelques sources d’espérance.

Et pour la communauté chrétienne, l’une d’elles domine : le premier Noël véritablement festif célébré à Bethléem, en Cisjordanie occupée, depuis le début de la guerre à Gaza. Un moment rare, presque suspendu, au cœur d’une région toujours sous tension.

– Le front ukrainien reste en feu –

Mais l’appel du souverain pontife à une trêve mondiale d’un jour n’a pas été entendu en Ukraine. Là‑bas, la guerre continue de faire rage, près de quatre ans après le début de l’invasion. Et aucune accalmie ne s’est dessinée malgré l’appel lancé depuis Rome.

Lors de sa traditionnelle bénédiction « Urbi et Orbi », Léon XIV a appelé les parties à « trouver le courage de dialoguer de manière sincère, directe et respectueuse ». Un message lancé alors que Moscou et Kiev négocient, chacun de leur côté, le plan américain depuis plusieurs semaines.

Depuis l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes en février 2022, la guerre a fait des dizaines de milliers de morts. Elle a poussé des millions de personnes sur les routes et ravagé tout l’Est du pays. Un conflit qui continue de redessiner la carte humaine et politique de la région.

Pour son premier Noël depuis son élection en mai, le chef de l’Église catholique a dressé un tour d’horizon des conflits internationaux. Devant 26 000 fidèles rassemblés sous la pluie sur la place Saint‑Pierre, il a évoqué quinze pays, parmi lesquels Haïti, le Mali, la Syrie ou la Birmanie. Un rappel de l’ampleur des crises qui secouent le monde.

Quelques minutes plus tôt, il avait dénoncé, lors de la messe, les guerres qui « laissent derrière elles des ruines et des blessures ouvertes ». Il avait aussi fustigé « l’absurdité » des discours belliqueux qui envoient les jeunes mourir sur le front. Un rappel frontal, lancé au cœur de la célébration.

– « Nouvelle ère » –

Malgré la grave crise humanitaire, la trêve entrée en vigueur en octobre à Gaza, encore fragile, a permis le retour des célébrations festives à Bethléem. Berceau du christianisme, la ville retrouve un semblant de normalité, même sous occupation et dans un contexte toujours instable.

À l’approche de minuit, des centaines de fidèles se sont massés dans la basilique de la Nativité. La nef s’est remplie d’un seul mouvement. Et la tension du moment contrastait avec la solennité de la célébration.

Les deux dernières années, les célébrations de Noël avaient été assombries. La guerre dévastatrice à Gaza, déclenchée après l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023, avait tout éclipsé. Et l’atmosphère restait lourde, même au cœur des fêtes.

Par solidarité avec les Palestiniens du territoire, les festivités avaient été annulées. Mais cette année, avec la trêve, l’immense sapin de Noël s’est rallumé devant la basilique de la Nativité. Un symbole fort, revenu éclairer une ville encore sous tension.

Comme dans le reste de la région, les chrétiens restent une minorité en Terre sainte. Ils sont environ 185 000 en Israël et 47 000 dans les Territoires palestiniens. Et cette présence, déjà fragile, continue de se réduire sous la pression des crises successives.

– Une messe comme refuge spirituel –

Mercredi soir, des dizaines d’hommes, de femmes et d’enfants se sont rassemblés pour la messe dans la seule église catholique romaine de Gaza-Ville. Une présence discrète mais déterminée. Et un moment rare, au cœur d’un territoire meurtri.

Parmi les fidèles, Elias Al‑Jalda, chrétien palestinien, a confié à l’AFP son espoir de voir « le retour de la vie à Gaza » et « le début d’une nouvelle ère » dans l’année à venir. Et son témoignage rappelle l’attente immense qui pèse sur une population épuisée.

Lors de la messe, le patriarche latin de Jérusalem, le cardinal Pierbattista Pizzaballa, appelle à la paix, à l’espoir et au renouveau. Son homélie tranche. Elle s’oppose frontalement aux décisions politiques et aux rapports de force qui, selon elle, « semblent souvent déterminer le destin des peuples ».

Et surtout, elle rompt avec la dureté du moment. Une parole rare, posée comme un contrepoint dans un climat saturé de tensions.

– Politique et intempéries –

En rupture totale avec les appels à l’apaisement des dirigeants religieux, Donald Trump a lancé un message de Noël provocateur. Il a souhaité un joyeux Noël « à tous, y compris aux pourritures de gauche radicale », visant explicitement ses adversaires démocrates. Et cette sortie ajoute une nouvelle déflagration verbale à un climat politique déjà sous haute tension.

Mais au‑delà du climat politique électrique aux États‑Unis depuis son retour à la Maison‑Blanche en janvier, ce sont surtout des intempéries majeures qui frappent la Californie.

Et l’État affronte désormais des pluies diluviennes, des vents violents et des inondations soudaines qui paralysent des régions entières. Et ces tempêtes bouleversent les fêtes de fin d’année. Ainsi, la fin d’année se tend encore un peu plus, prise en étau entre crise politique et menace climatique.

Craignant de dangereuses inondations, les autorités ont décrété l’état d’urgence à Los Angeles et ordonné l’évacuation de centaines de foyers. Une mesure rapide, prise face à une menace jugée imminente.

En Australie, la fin d’année est assombrie par l’attentat antisémite de Bondi, qui a fait quinze morts le 14 décembre. Un choc national, venu briser un moment censé être consacré aux fêtes.

Dans le sud‑ouest de la France, des agriculteurs en colère ont passé le réveillon sur un barrage autoroutier. Ils protestent contre une crise qui étrangle leur secteur. Et malgré la nuit de fête, ils maintiennent la pression.

Leur présence, visible et déterminée, transforme l’autoroute en ligne de front. Et sur place, des habitants sont venus leur apporter huîtres et bûches, en signe de soutien. Une nuit de fête détournée, transformée en acte de protestation.

Source: Agence France-Presse

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