Ce 6 novembre 2025 à Yaoundé, Paul Biya a prêté serment pour son huitième mandat à la présidence du Cameroun. Il a mis l’accent sur l’emploi des jeunes et l’émancipation des femmes, mais le scepticisme demeure.
À Yaoundé, l’atmosphère était à la fois solennelle et tendue. Ce jeudi 6 novembre 2025, Paul Biya, âgé de 92 ans, a prêté serment devant le Parlement réuni en congrès, scellant son huitième mandat consécutif à la tête du pays.
Dans son adresse officielle, il a promis de travailler pour un « Cameroun uni, stable et prospère ». Le président réélu a également annoncé un engagement fort en faveur des jeunes et des femmes, affirmant que « la participation de tous et de chacun, notamment des jeunes et des femmes, doit impulser la nouvelle dynamique de notre nation ».
Pourtant, malgré ces engagements affichés, l’ambiance dans les rues reste empreinte de frustration. « Je ne crois plus aux promesses », confie Priscilla, 40 ans, à Douala. « On n’a pas de routes, pas d’eau, pas d’emplois. Que va devenir le pays ? »
L’élection du 12 octobre a déjà creusé un fossé de confiance. L’opposition dénonce des fraudes massives et des violences post-scrutin, tandis que plusieurs régions du pays ont observé des journées quasi blanches en réponse à des appels à la « ville morte ».
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Un double défi
Le défi qu’a posé Paul Biya à ce nouveau mandat est donc double : d’une part, traduire sur le terrain ses promesses envers la jeunesse et les femmes ; d’autre part, regagner la confiance de citoyens qui doutent. Le programme prévoit notamment la restructuration d’un fonds national pour l’emploi et des mécanismes de soutien à l’entrepreneuriat pour les jeunes.
La balle est désormais dans le camp du pouvoir : transformer ces beaux mots en actions visibles. La route est longue, mais pour beaucoup, l’enjeu est clair : voir enfin un vrai changement plutôt que des promesses renouvelées.






