Le président russe Vladimir Poutine a assuré mercredi être prêt à atteindre « militairement » ses objectifs en Ukraine en cas d’échec des négociations de paix, jetant un froid à la veille d’une réunion d’alliés de Kiev à Paris.
Parallèlement, les attaques russes se sont poursuivies, faisant au moins neuf morts et sept blessés après des bombardements nocturnes qui ont privé d’électricité des milliers de foyers ukrainiens.
Moscou et Kiev ont mené trois sessions de pourparlers à Istanbul de mai à juillet sans avancée majeure pour mettre fin à l’invasion russe lancée en 2022.
Bien que les rencontres entre Donald Trump et Vladimir Poutine en Alaska, puis entre le président américain et Volodymyr Zelensky à Washington aient initialement suscité des espoirs, ceux-ci se sont progressivement dissipés. En effet, malgré les échanges diplomatiques, aucune avancée concrète n’a émergé. Ainsi, les perspectives de résolution semblent s’éloigner, laissant place à une impasse politique persistante.
– Moscou durcit ses exigences –
La rencontre annoncée entre MM. Poutine et Zelensky ne s’est pas matérialisée et la Russie continue de formuler les mêmes demandes: que l’Ukraine lui cède cinq régions et renonce à intégrer l’Otan.
Dans ce contexte, Vladimir Poutine, qui s’est rendu cette semaine en Chine pour un sommet régional et un défilé militaire, a estimé que Moscou « devra résoudre ses problèmes militairement » en Ukraine si les pourparlers avec Kiev n’aboutissent pas.
Mercredi, Vladimir Poutine a déclaré : « Voyons comment se développera la situation. » Il s’est félicité de voir ses troupes « à l’offensive » sur l’ensemble du front. Selon lui, l’armée ukrainienne ne dispose pas des moyens nécessaires pour lancer « de grandes opérations offensives ». Cette déclaration s’inscrit dans une stratégie de communication visant à afficher la supériorité militaire russe. Elle intervient alors que les négociations avec Kiev restent dans l’impasse.
Vladimir Poutine a une nouvelle fois mis en cause la légitimité de son homologue ukrainien, tout en assurant être prêt à le rencontrer à condition que ce soit dans la capitale russe. « Si Zelensky est prêt, qu’il vienne à Moscou », a-t-il lancé.
« Poutine continue de semer la confusion chez tout le monde en faisant sciemment des propositions inacceptables », a rétorqué sur X le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andriï Sybiga.
– « Vieux ultimatums » –
Sergueï Lavrov exige des concessions territoriales de la part de l’Ukraine. Il affirme que Moscou veut une reconnaissance internationale des annexions. Pour lui, cette condition est indispensable à une paix durable. La Russie maintient sa position et cherche à légitimer ses gains territoriaux.
« Les nouvelles réalités territoriales qui sont apparues (…) doivent être reconnues et formalisées conformément à la loi internationale », a-t-il déclaré dans un entretien publié mercredi.
Son homologue ukrainien, M. Sybiga, a immédiatement dénoncé de « vieux ultimatums » qui prouvent selon lui que « la Russie (…) ne montre pas la moindre disposition à des négociations significatives ».
Jeudi, Volodymyr Zelensky retrouvera à Paris ses principaux alliés. Parmi eux figurent la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ainsi que le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte. En outre, les dirigeants allemand, français et britannique participeront également à cette rencontre. Cette réunion s’inscrit dans la continuité des efforts diplomatiques pour renforcer le soutien à l’Ukraine.
– Sécurité de l’Ukraine –
Les Occidentaux discuteront des garanties de sécurité qu’ils comptent offrir à l’Ukraine après la conclusion d’une paix. Cette réunion abordera directement les engagements envisagés pour protéger Kiev à long terme.
Kiev réclame des garanties de sécurité concrètes. Elle souhaite le déploiement d’un contingent militaire européen. Objectif : dissuader Moscou de toute nouvelle offensive. Si l’adhésion à l’Otan est repoussée, Kiev demande des garanties équivalentes. Un haut responsable ukrainien évoque cette option comme l’une des clés pour une paix durable. L’Ukraine insiste : un cessez-le-feu ne suffit pas. Elle veut un mécanisme de défense crédible et opérationnel.
M. Zelensky, en déplacement au Danemark mercredi, a par ailleurs dit espérer discuter jeudi avec Donald Trump de la possibilité d’imposer des sanctions supplémentaires à la Russie.
La Commission européenne prépare un 19ᵉ paquet de sanctions. Elle l’a annoncé la semaine dernière. La Commission européenne soumettra la proposition aux pays membres de l’UE.. L’objectif : renforcer la pression sur la Russie. Le calendrier reste à préciser.
– « impunité » –
Mercredi, des bombardements ont frappé Kostiantynivka, dans l’est de l’Ukraine. Au moins neuf personnes ont été tuées. Sept autres ont été blessées. Les attaques ont impliqué de l’artillerie et des drones. La ville se trouve près du front. Le gouverneur régional, Vadym Filachkine, a confirmé ce bilan. La violence se poursuit dans les zones les plus exposées du conflit.
Des frappes russes ont visé l’ouest de l’Ukraine durant la nuit. Plus de 500 drones et missiles ont été utilisés. Les attaques ont provoqué des coupures de courant. Environ 30 000 foyers ont été privés d’électricité. Les autorités locales confirment l’ampleur des dégâts. La pression militaire reste intense sur les infrastructures civiles.
« Ces frappes sont clairement une démonstration russe. Poutine montre son impunité », a dénoncé M. Zelensky, appelant une nouvelle fois ses alliés à accroître la pression sur l’économie russe.
Une attaque de drone ukrainien a tué un homme en Russie. Le drame s’est produit dans la région de Koursk. Le gouverneur par intérim, Alexandre Khinchteïn, l’a annoncé sur Telegram. L’incident souligne la portée croissante du conflit au-delà des frontières ukrainiennes. Les tensions restent vives dans les zones frontalières.
Le ministère russe de la Défense revendique le contrôle de Koupiansk. Il affirme tenir environ la moitié de la ville. Une vidéo accompagne cette déclaration. Koupiansk est menacée par l’avancée des forces de Moscou. La situation sur le terrain reste tendue.
Source : Agence France-Presse