En pleine contestation des résultats de la présidentielle du 12 octobre 2025,( crise postélectorale) les Camerounais voient leur quotidien fragilisé par une flambée vertigineuse des prix. Gaz, légumes et produits alimentaires de base s’envolent, accentuant la précarité des ménages et perturbant la vie quotidienne.
Le climat postélectoral agite désormais non seulement les rues, mais aussi les marchés et les stations-service. Les manifestations et les barrages ont perturbé les chaînes d’approvisionnement, créant une rareté temporaire qui fait grimper les prix. À Buea, par exemple, la bouteille de gaz domestique a bondi de 8 000 à 10 000 FCFA en quelques jours selon un riverain.
Les paniers de tomates se vendent désormais autour de 15 000 FCFA, contre un tarif bien plus bas avant l’élection. À Douala, le carburant et le transport urbain ont également connu des hausses significatives, affectant les trajets quotidiens des habitants et le coût des biens acheminés sur le marché.
Face à cette situation, le ministre du Commerce a récemment adressé un message clair aux grandes surfaces et supermarchés :
« Il me revient que certains opérateurs auraient profité du contexte post-électoral pour augmenter abusivement les prix. Je demande un retour immédiat aux tarifs antérieurs. Nos services compétents, notamment la Brigade nationale des contrôles et de la répression des fraudes, veilleront à l’application de cette mesure. »
Pour les ménages camerounais, dont beaucoup vivent déjà sous le seuil de pauvreté, cette flambée des prix est un coup dur. « Avant, ont pouvais avoir même 10 fruits de tomate moyenne à 200 F. maintenant, tu n’as que 4 petites tomates à 200 F, ce qui n’est même pas suffisant pour la journée », confie Mme Amina, une mère de famille vivant à Douala.
Le transport n’échappe pas à la hausse. « Le trajet jusqu’au marché qui coûtait 500 FCFA en moto est maintenant à 800 FCFA, voir 1000F. Et parfois le conducteur refuse de partir tant qu’il n’a pas obtenu le prix qu’il veut », raconte Jean-Pierre, employer dans une entreprise de la place à Bonamoussadi et usager régulier des motostaxies.
Les économistes avertissent
Les économistes avertissent : si la crise politique et les perturbations logistiques persistent, la pression inflationniste pourrait s’aggraver. En retenant volontairement certains produits pour les vendre plus cher, certains commerçants rendent les denrées plus rares et font encore grimper les prix.
Dans ce contexte, la stabilité politique apparaît comme un facteur clé pour protéger le pouvoir d’achat et éviter une crise sociale plus large. Les habitants doivent désormais composer avec une vie quotidienne rendue plus coûteuse par les prix alimentaires, le carburant et le transport, tandis que les autorités cherchent à limiter les abus.
Cette situation démontre combien l’instabilité post-électorale peut avoir des conséquences directes sur l’économie réelle et la vie des citoyens. Face à la flambée des prix, la prudence et la régulation restent essentielles pour éviter une aggravation de la crise.














