Depuis le 3 décembre 2025, la mesure a commencé à prendre forme. Au total, plus de 860 détenus centrafricains s’apprêtent à sortir de prison d’ici la fin de l’année. Une décision du président Faustin-Archange Touadéra, annoncée lors de la fête nationale, qui nourrit l’attente d’un apaisement durable et d’un nouveau départ pour des centaines de familles.
La République centrafricaine vit une séquence particulière. Depuis quelques jours, des portes s’ouvrent et des pas résonnent différemment dans la prison centrale de Bangui. Et pour cause, une mesure présidentielle vient d’offrir une chance nouvelle à plus de 860 détenus. Une annonce forte, rendue publique lors de la commémoration du 67ᵉ anniversaire de la République, et déjà saluée dans tout le pays.
Tout est parti d’un geste symbolique, mais aussi politique. Le chef de l’État, Faustin-Archange Touadéra, a fait le choix de la clémence. Il a accordé une grâce exceptionnelle à des prisonniers ayant purgé une bonne partie de leur peine ou ayant fait preuve d’un comportement exemplaire. Une décision pensée pour apaiser, mais aussi pour encourager la réinsertion. Cependant, les auteurs de crimes graves n’y auront pas droit. Une manière de concilier indulgence et fermeté.
402 détenus concernés à Bangui
À Ngaragba, des détenus ont franchi le seuil de la prison, enfin libres le 3 décembre dernier. Pour les familles, l’émotion est vive. L’attente aussi, car les prochaines semaines verront la mise en œuvre progressive de la décision dans l’ensemble du pays. Le ministère de la Justice travaille déjà sur les modalités pratiques, afin de garantir une libération ordonnée et transparente.
Le ministre Arnaud Djoubaye Abazen a détaillé les remises de peine prévues. À Bangui, 402 détenus sont concernés. Certains verront de longues condamnations réduites, parfois de dix ans. Pour d’autres, la perpétuité sera commuée en vingt ans. Les petites peines, elles, connaîtront aussi des allégements significatifs. Au total, sur environ 3 000 détenus à travers le pays, près d’un tiers bénéficiera d’un allègement ou d’une libération.
Dans un contexte de surpopulation carcérale, la nouvelle apparaît comme une bouffée d’air. Les organisations civiles espèrent toutefois qu’elle ne sera qu’un début. Car les défis restent immenses et les conditions de détention demeurent difficiles.















