La mort d’Anicet Ekane révèle un autre malaise : la manière dont certains journalistes ont traité l’affaire. Dans un message fort, Christophe Bobiokono, Directeur de Publication de Kalara, dénonce les dérives professionnelles et l’absence de rigueur autour des informations diffusées sur le défunt leader du MANIDEM.
L’affaire du déces d’Anicet Ekane continue de secouer le pays. Mais cette fois, la critique ne vient pas de la rue : elle vient d’un journaliste chevronné, Christophe Bobiokono, Directeur de Publication du journal Kalara, qui dit sa “grande déception” face à certains confrères. Pour lui, une partie de la presse a abandonné les principes essentiels du métier.
Selon Bobiokono, plusieurs émissions ont parlé d’un “appel à l’insurrection” attribué au défunt président du MANIDEM. Pourtant, explique-t-il, aucune autorité n’a jamais présenté clairement les faits précis qui auraient motivé son arrestation, survenue dans des conditions déjà très contestées. Une simple vérification journalistique, dit-il, aurait permis de dire qu’on ignorait les charges exactes au moment de son décès.
Le journaliste rappelle que cela faisait 40 jours qu’Anicet Ekane était détenu, en violation de plusieurs procédures prévues par la loi, et que son kit médical respiratoire lui avait été retiré, aggravant son état de santé déjà fragile.
Il accuse également certains confrères, dont le journaliste Ernest Obama, d’avoir relayé des accusations non vérifiées et des images anciennes présentées comme des preuves. Pour lui, ces prises de position ressemblent plus à des “instructions politiques” qu’à du travail journalistique.
Un “appel à l’insurrection”
Christophe Bobiokono souligne que jusqu’à la mort d’Ekane, aucune source officielle n’a confirmé les accusations reprises sur les plateaux télé. Il estime donc que les journalistes qui ont présenté l’affaire comme un “appel à l’insurrection” ont commis une faute professionnelle.
Pour lui, la seule vérité disponible était simple : personne ne savait officiellement ce qui était reproché à Anicet Ekane, mais tout le monde savait qu’il était privé de soins essentiels. Son message est clair : dans cette affaire sensible, le rôle du journaliste n’était pas de répéter des rumeurs, mais de dire ce qui était établi… et ce qui ne l’était pas.
















