Le ministre de l’administration territoriale (Minat) Paul Atanga Nji a entretenu les gouverneurs des régions en leur recommandant de prendre les cordes de « Fokou », chanté par Richard Bona pour torpiller Maurice Kamto, non sans comparer Cabral Libii à une ménagère.
Au milieu des gouverneurs de régions à Yaoundé, présidant la conférence tenue du 3 au 4 juillet 2024, le ministre de l’Administration territoriale a trouvé de l’espace pour mettre en garde Maurice Kamto et Cabral Libii, deux leaders politiques contre ce qu’il qualifie de «tentative de trouble à l’ordre public» pendant la période pré-électorale au Cameroun.
Dans un style qu’on lui connait, rempli d’humour caustique, plein d’ironie, Paul Atanga Nji a chargé son pistolet verbal et n’a pas raté Maurice Kamto, président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) et Cabral Libii, député du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn), engagé dans un bras-de-fer avec Robert Kona, qui réclame toujours la paternité du parti.
A lire :Gouvernorat : le Minat met en garde Maurice Kamto
Il y a des cordes qui se vendent dans des marchés
Dans sa prise de parole, le Minat s’est étalé sur les préparatifs de la prochaine présidentielle et le maintien de l’ordre en période pré-électorale au Cameroun. Il est revenu principalement sur le boycott du dernier double scrutin municipal et législatif par Maurice Kamto et son parti. Pour Paul Atanga Nji, « les échéances électorales de 2020 étaient une chance pour le leader du Mrc, de rentrer dans le jeu républicain, parce que la politique, ce n’est pas la rue. C’est au parlement, dans les municipalités, au Sénat, … », va-t-il déclaré.
Dans ces railleries habituelles, Paul Atanga Nji a sorti ses mots : « on vous donne une chance, vous dites que cette chance-là, ne vous dit rien et après on se réveille le matin pour dire que nous allons mourir. Non ! Il va aller mourir seul, personne n’ira l’accompagner dans sa tombe. Il n’a pas vraiment besoin de 2025 pour mourir. Il y a des cordes qui se vendent dans des marchés partout (allusion faite à la chanson de l’artiste Richard Bona. Ndlr). Il n’a pas vraiment besoin d’attendre 2025», a-t-il déclaré.
Cabral Libii comme une nounou
A lire : Mairie de Dibombari : le préfet du Moungo à la manœuvre
Evoquant la guerre de leadership au sein du Pcrn, Paul Atanga Nji a dit sa part de vérité : « Il s’agit de quelqu’un (Robert Kona Ndlr) qui a créé son parti politique et a permis à quelqu’un d’autre (Cabral Libii Ndlr) de se servir de son parti politique pour aller à l’Assemblée nationale sur la base des clauses qui sont claires. Aujourd’hui, vous prenez le parti de quelqu’un et vous allez à l’Assemblée et vous dites que vous voulez devenir propriétaire de ce parti politique. Nous avons des nounous dans nos familles qui gardent nos enfants. Donc vous voulez dire que la nounou va dire que c’est déjà mon enfant ? Si on laisse ça passer, les nounous vont partir avec nos enfants hein ! La nounou est là pour garder l’enfant », comparaison faite.
Cette sortie montre clairement la position du Minat vis-à-vis de ces deux leaders et sonne comme une sorte de mise en garde contre les tentatives contre les démarches pour la mobilisation de leurs militants. Paul Atanag Nji les prévient que «Les autorités administratives sont là pour encadrer les activités politiques. Nous sommes pour le respect de la loi, elle doit être respectée », a-t-il réitéré aux gouverneurs des 10 régions. Aucune étiquette pour cette publication.
