De l’avis de l’Association nationale des institutions privées d’enseignement supérieur (Anipes), l’Ordre national des professionnels médico-sanitaires (Opms) serait prêt à envoyer plus de 30 000 jeunes diplômés Bts Santé au chômage.
Depuis quelque temps, la polémique autour des Bts santé enfle. Selon toute vraisemblance, le ministère de la santé publique ne reconnaitrait plus les diplômes du ministère de l’enseignement supérieure et il va de soit la cohésion gouvernementale est ainsi mise à mal. C’est du moins ce qui ressort de l’observation et de l’analyse de la polémique autour des Bts/Hnd en santé au Cameroun en ce moment.
Le Secrétaire exécutif national de l’Anipes, livre ici ses sentiments sur ce désaccord entre les deux organisations socioprofessionnelles. « Les déclarations de l’Opms sont dangereuses sur le plan social, irresponsables sur le plan académique et infondées sur le plan juridique. Sur le plan social, ce sont quelques 30 000 jeunes diplômés du Bts/Hnd en santé ces trois dernières années que des gens veulent pousser dans la rue.
C’est extrêmement grave. Sur le plan académique, le contenu de formation du Bts/Hnd en santé a été élaboré avec la participation des experts du Minsanté. Par ailleurs, il n’est pas loin de ce qui se fait dans les écoles de formation, que ce soit en durée globale (3 ans) ou en temps de stage pratique plus de 18 mois en 3 ans). Sur le plan juridique, il ne s’agit que de la manipulation des textes par des interprétations partielles et partiales », dit-il.
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L’Opms a été créé en 1984. De 2005, date de la création des Bts/Hnd en santé jusqu’ en 2021, les lauréats ont été toujours systématiquement et automatiquement inscrits à l’Opms. Pour lui, « le problème est né de ce que les Ipes de plus en plus nombreux, disposant de meilleures infrastructures de formation et offrant des perspectives académiques directes après les trois années de formation, sont plus attrayants.
Le nombre de candidats à la formation dans les centres agréés du Minsante a diminué de manière drastique. Les propriétaires de ces centres agréés qui sont généralement des cadres du Minsanté ou des organes attachés vivent très mal cette situation. C’est en voulant valoriser leur centre de formation qu’ils essayent maladroitement de discréditer les Ipes en prétextant l’illégalité des Bts Santé. Mais personne n’est dupe et ne sera dupée ».
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Au début de cette cabale, des langues ont pensé que l’OPMS exposait juste sa méconnaissance de la réglementation en vigueur. « Malheureusement nous nous sommes rendus compte qu’il s’agissait d’une « malhonnêteté » juridique, ce qui est inconcevable », estime Raoul Djankou Nkuissi.
Qui pense que « la réglementation est claire. Le Minsanté devrait exprimer ses besoins en personnels au Minesup qui les formera, et au Minfopra qui recrutera et mettra à disposition ».