La communauté camerounaise établie au Canada annonce une rencontre qui va se tenir du 24 au 26 octobre 2024 à Douala, la principale métropole économique du Cameroun.
L’information a été révélée le 24 septembre 2024 par la Dr Samuel Dongmo qui a parlé du Salon Afrique Immigration et Investissement (SACII), un projet porté par l’association Akwaba Community avec le soutien du Haut Conseil des Camerounais de l’extérieur (HCCE).
L’idée nait dans un contexte marqué par la fuite des cerveaux et la forte propension de l’immigration clandestine. Les statistiques sont édifiantes. Sur 100 personnes, il y a peut-être une ou deux personnes qui arrivent, et le reste est introuvable, ils meurent sans avoir les actes de décès. On parle encore de 6400 Camerounais qui sont partis depuis le début de l’année 2024 et que depuis 2023, plus de 23 000 citoyens camerounais ont quitté le pays parmi lesquels les enseignants, les infirmiers, les professeurs.
« La profession médicale se vide. Nous sommes touchés tous les jours, en tant que Camerounais et Africains en général, de voir que nos enfants, nos petits-frères, nos sœurs meurent dans le désert. D’autres se noient parce qu’il faut partir à tout prix. On en parle à la radio, on montre des images dans les réseaux sociaux, on voit tout ça, on partage. Donc c’est une réalité. Les jeunes Camerounais, comme d’ailleurs beaucoup de jeunes dans presque tous les pays du monde, (8:38) veulent chercher des avenirs différents, qui pour eux souvent sont des avenirs meilleurs. (8:46) D’où donc un problème qui se retrouve entre les mains des décideurs », a déclaré le Dr Samuel Dongmo, président du Haut Conseil des camerounais de l’extérieur pour justifier la tenue du salon de l’immigration et des investissements :
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« Nous avons l’immigration et l’investissement. On est tous Camerounais, on est tous Africains, et nous savons qu’il y a une problématique au Cameroun sur le paradigme de l’immigration. Alors il y a le mot investissement, qui interpelle tout naturellement des pays en voie de développement, comme le nôtre. Il faut investir pour se développer. Donc ce sont deux notions extrêmement importantes qui ont donc captivé l’intérêt du Haut Conseil de la diaspora, et qui d’ailleurs captivent l’intérêt des parties prenantes telles que le ministère de la jeunesse, le ministère des relations extérieures. C’est nous l’immigration. Si on est dans la diaspora, c’est qu’on a d’une façon ou d’une autre, immigré. Et les investissements, c’est ce qu’on attend de la diaspora.
Vous êtes parti, vous avez vu, il faut rentrer, aider le pays. Et on aide le pays à travers des investissements productifs », a-t-il expliqué à la presse locale.
On est donc là dans le cadre des relations bilatérales. Et comme on le voit d’ailleurs, la notion d’investissement interpelle tout le monde parce que, soutient le Dr Samuel Dongmo, « quand on parle d’investir et de développer le Cameroun, avec la nouvelle stratégie de développement du pays qui mise beaucoup plus sur la décentralisation, on voit directement que les Collectivités territoriales décentralisées des parties prenantes dans ce salon-là », dit-il aussi, il est important d’en faire dès lors qu’il y a «plein d’étudiants intéressés par l’immigration, mais aussi les collectivités territoriales décentralisées», nous fait-on comprendre.
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Les secteurs clés du développement
10 secteurs sont visés par les organisateurs. Il s’agit dans l’ordre aléatoire des banque et finance, de l’agriculture, de la santé, de l’exploitation minière, de l’eau et énergie, des nouvelles technologies et intelligence artificielle, de l’industrie lourde, de l’habitat social, du transport et de l’éducation.
Pour les organisateurs, c’est une « opportunité supplémentaire, de rassurer les acteurs du développement du Cameroun, de rassurer la société civile, de rassurer les médias, de rassurer la population de la disponibilité de la diaspora camerounaise dans sa grande majorité à contribuer au développement du Cameroun», a lancé Samuel Dongmo qui a fait mention des obstacles qui perdurent : « Nous savons qu’il y a encore tellement d’obstacles. Il y a le problème de la double nationalité qui se pose et lorsqu’elle sera résolue et elle le sera, parce qu’on n’a pas d’autre choix, elle va créer ce big bang qui est nécessaire pour pouvoir pousser le pays vers son émergence. Mais nous savons qu’il faut faire bouger le cocotier au Cameroun », a-t-il pour finir.